Le RN défend la réouverture des maisons closes, un sujet qui divise la droite
Dans un contexte de crise de la sécurité en France et de tensions internes à la droite, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a réitéré son soutien à la réouverture des maisons closes, une position déjà défendue par le député Jean-Philippe Tanguy. Cette proposition, formulée lors de l'émission Quelle Époque ! sur France 2, s'inscrit dans une stratégie du RN visant à se démarquer des autres formations politiques.
Un argumentaire sécuritaire et économique
Pour Bardella, la légalisation des maisons closes sous forme de coopératives gérées par les prostituées elles-mêmes permettrait de lutter contre l'insécurité et les conditions sanitaires déplorables dans lesquelles s'exerce la prostitution illégale.
"Des lieux clos c'est toujours mieux que des taudis dans le Bois de Boulogne",a-t-il déclaré, soulignant que cette activité existe quelles que soient les lois.
Le chef du RN critique également la loi de 2016 pénalisant les clients, jugée inefficace.
"On ne peut pas dire que le bilan ait été extrêmement positif",a-t-il affirmé, dénonçant une hypocrisie de la part des pouvoirs publics.
Une opposition féministe et progressiste
Cette proposition a immédiatement suscité des réactions vives. Lénaig Le Fouillé, porte-parole du Mouvement du Nid, a qualifié la position du RN de "extrêmement conservatrice", rappelant que la société française a évolué depuis MeToo.
"Nous vivons dans une société post-MeToo où on a bien compris que les hommes ne peuvent plus s'accaparer le corps des femmes contre de l'argent",a-t-elle déclaré.
À l'inverse, le Strass (Syndicat du Travail sexuel) soutient la légalisation, estimant que la prostitution doit être reconnue comme une activité professionnelle déclarée.
Un positionnement clivant dans la 'guerre des droites'
Cette prise de position s'inscrit dans une stratégie plus large du RN, qui cherche à se positionner comme un parti réaliste face à une droite traditionnelle jugée dépassée. Bardella a également réaffirmé son opposition à l'aide à mourir, privilégiant le développement des soins palliatifs, un sujet qui sera examiné par le Sénat en janvier.
Alors que la France traverse une crise des vocations politiques, le RN tente de capter l'attention en proposant des mesures choc, tout en maintenant un discours sécuritaire et anti-immigration. Cette stratégie pourrait influencer la stratégie des partis pour 2027, dans un contexte où l'extrême droite cherche à consolider son influence.