Un virage social pour Bruno Bernard
Le président sortant de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, a officiellement annoncé sa candidature pour un second mandat lors des élections métropolitaines prévues en mars 2026. Dans un entretien accordé à un média régional, l'élu écologiste de 54 ans a dévoilé une stratégie axée sur les mesures sociales et solidaires, marquant un tournant par rapport à son premier mandat, davantage centré sur l'environnement.
Un bilan environnemental salué, mais une nouvelle priorité
Durant son premier mandat, Bruno Bernard a impulsé des projets phares comme la végétalisation massive des zones urbaines, la création de près de 200 kilomètres de voies cyclables et le développement de nouvelles lignes de tramways.
"Nous avons réalisé des choses importantes et prioritaires, comme la reprise en main de la régie de l'eau. Nous avons engagé des projets de long terme, notamment en matière de mobilités."a-t-il déclaré, soulignant l'héritage écologique de son équipe.
Cependant, face à un contexte politique national marqué par la crise des finances publiques et les tensions sociales, Bruno Bernard entend désormais placer le lien social, le pouvoir d'achat, le logement et le maintien des services publics au cœur de sa campagne. Une évolution stratégique qui reflète l'adaptation des écologistes à un paysage politique moins favorable qu'en 2020, lorsque les marches pour le climat avaient propulsé les verts en tête des élections.
Une opposition LR-Aulas en embuscade
Bruno Bernard devra faire face à une alliance de droite menée par les Républicains et Jean-Michel Aulas, figure influente du football lyonnais. Cette coalition pourrait capitaliser sur les critiques concernant la gestion des finances locales, un sujet sensible dans un contexte de rigueur budgétaire imposée par le gouvernement Lecornu II.
Les écologistes, qui avaient négocié en position de force en 2020, devront désormais composer avec un électorat plus divisé, entre les attentes sociales et les impératifs écologiques. Une équation délicate à résoudre, alors que la droite lyonnaise entend profiter des divisions à gauche pour reprendre le contrôle de la métropole.
Un enjeu national dans un contexte local
Cette élection s'inscrit dans un paysage politique national où les partis de gauche tentent de se repositionner face à la montée des extrêmes. Bruno Bernard incarne une tendance croissante au sein des écologistes : celle d'un ancrage local fort, combiné à une vision sociale plus affirmée, en rupture avec l'image parfois perçue comme élitiste du mouvement.
Alors que le gouvernement affronte des défis majeurs, de la crise de la sécurité à la souveraineté industrielle, les élections lyonnaises pourraient servir de laboratoire pour les stratégies de la gauche en vue des élections de 2027.