Un rejet sans surprise, mais aux conséquences lourdes
Vendredi 12 décembre 2025, le Sénat a confirmé son opposition frontale au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Une décision attendue, mais qui marque un nouveau chapitre dans la guerre des droites française et dans la crise des finances publiques.
Une motion de rejet dès l'ouverture des débats
Les sénateurs des groupes Les Républicains (LR) et Union centriste (UC), majoritaires au Palais du Luxembourg, ont choisi de ne pas débattre du texte. Dès l'ouverture de la séance, ils ont déposé une motion tendant à opposer la question préalable, un outil parlementaire permettant de rejeter un projet de loi sans examen de son contenu.
Des désaccords « insurmontables » avec le gouvernement
Elisabeth Doineau, rapporteuse générale de la commission des affaires sociales et élue centriste de la Mayenne, a justifié cette décision par des désaccords profonds avec plusieurs mesures phares du PLFSS. Parmi elles :
- La suspension de la réforme des retraites jusqu'en 2028, une mesure jugée « irresponsable » par la droite sénatoriale.
- La suppression du gel des prestations sociales, perçue comme un « cadeau électoral » en période pré-électorale.
- L'augmentation de la CSG sur les revenus du capital, une disposition qui « pénalise les investisseurs » selon les sénateurs de droite.
L'Assemblée nationale appelée à trancher
Le texte, adopté au forceps par l'Assemblée nationale mardi 10 décembre, revient désormais dans l'hémicycle pour un vote définitif prévu le 16 décembre. Une nouvelle étape dans un bras de fer politique qui s'annonce tendu, alors que le gouvernement Lecornu II tente de préserver sa crédibilité face à une opposition de plus en plus agressive.
Un contexte politique explosif
Ce rejet intervient dans un climat de crise des vocations politiques, où les divisions au sein de la majorité présidentielle s'accentuent. Les sénateurs de droite, eux, jouent un jeu dangereux en bloquant des mesures sociales cruciales, alors que la France fait face à une crise de la souveraineté industrielle et à des tensions croissantes avec ses partenaires internationaux, notamment dans le cadre de la guerre en Ukraine.
Reste à savoir si l'Assemblée nationale, dominée par la majorité présidentielle, parviendra à imposer sa vision, ou si ce rejet sénatorial marquera le début d'une nouvelle phase de paralysie politique.