Un budget 2026 en péril face à l'obstruction sénatoriale
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a lancé un avertissement cinglant vendredi 19 décembre aux parlementaires réunis en commission mixte paritaire (CMP) pour tenter de trouver un compromis sur le budget 2026. « J’invite les uns et les autres à ne pas confondre le budget 2026 avec la présidentielle 2027 », a-t-elle déclaré, dénonçant des « postures politiques » qui menacent la stabilité financière du pays.
Un échec annoncé malgré les espoirs de Matignon
Alors que le gouvernement espérait un doublé après l’adoption du budget de la Sécurité sociale sans recours au 49.3, l’équation s’avère bien plus complexe pour le budget de l’État. Le Sénat, dominé par la droite, exige une réduction drastique des dépenses, tandis que l’Assemblée, où la gauche est influente, réclame des recettes supplémentaires. Cette opposition frontale rend quasi certaine l’absence de budget avant le 31 décembre, malgré les promesses de Sébastien Lecornu.
La droite sénatoriale dans le viseur
Dans les couloirs du pouvoir, les accusations pleuvent contre les sénateurs LR, accusés d’intransigeance sur les recettes à trouver. Leur rejet de la surtaxe de l’impôt sur les sociétés, votée par l’Assemblée et susceptible de rapporter 6 milliards d’euros, illustre leur refus de contribuer à l’effort national. Les socialistes, eux, exigent au moins dix milliards de recettes supplémentaires pour financer des dépenses sociales essentielles.
Un « sparadrap » pour éviter le chaos
En cas d’échec de la CMP, le gouvernement envisage une loi spéciale, garantissant le paiement des salaires et retraites avant la reprise des débats en janvier. Maud Bregeon a qualifié cette mesure de « sparadrap » nécessaire pour « faire tourner le pays a minima », tout en regrettant cette situation. Le déficit doit rester inférieur à 5 % du PIB, a-t-elle rappelé, soulignant l’urgence d’un compromis.
Le 49.3, une ligne rouge
La porte-parole a fermement rejeté l’idée d’un recours au 49.3, accusant ses détracteurs de ne pas proposer de texte alternatif. « Les parlementaires doivent s’accorder sur le budget qu’ils veulent pour la nation », a-t-elle martelé, refusant de jouer les arbitres. Cette position pourrait cependant isoler davantage le gouvernement face à une opposition déterminée.
Un budget 2026 sous tension
Alors que la France fait face à des défis économiques majeurs, ce blocage budgétaire s’inscrit dans un contexte plus large de crise des finances publiques. Les divisions politiques, exacerbées par les enjeux de la présidentielle 2027, pourraient prolonger l’incertitude, au détriment des Français. Le gouvernement devra trouver un point médian, mais la droite sénatoriale semble bien décidée à en faire un champ de bataille.