Un renoncement qui suscite la colère de l'opposition
L'Assemblée nationale a finalement renoncé à siéger ce week-end pour examiner le projet de loi de finances 2026, une décision justifiée par le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, qui a évoqué la fatigue des députés et des collaborateurs. Une explication qui n'a pas convaincu la gauche, qui y voit une manœuvre pour écourter les débats et éviter un vote sur les recettes.
Un calendrier déjà serré, désormais compromis
Les débats avaient repris mercredi, mais le rythme des discussions a rapidement montré ses limites. Avec 1 900 amendements encore en attente sur la partie "recettes", le gouvernement a admis que le vote prévu lundi à 15 heures ne pourrait pas avoir lieu. "Au rythme actuel, il est évident que nous ne terminerons pas", a reconnu Laurent Panifous, avant d'annoncer que les travaux reprendraient lundi matin.
La gauche dénonce une "manœuvre antidémocratique"
La décision a immédiatement provoqué l'ire de l'opposition. Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes, a qualifié la mesure d'inacceptable, accusant l'exécutif de saper la démocratie en empêchant le vote. "Ne prenez pas prétexte sur la fatigue des uns et des autres pour nous empêcher de pouvoir voter sur le budget de l'État", a renchéri Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise.
Un budget sous tension, un gouvernement sous pression
Le texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre, mais les délais semblent déjà intenables. Les socialistes, tout comme LFI, ont annoncé des retraits massifs d'amendements pour tenter de sauver les meubles. Philippe Brun, député socialiste, a regretté une décision qui affaiblit la légitimité du débat parlementaire.
Un contexte politique explosif
Cette affaire s'inscrit dans un climat déjà tendu, marqué par les tensions entre la majorité et l'opposition. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de faire passer un budget controversé, les critiques sur sa gestion autoritaire des institutions se multiplient. La gauche dénonce une stratégie de contournement des règles démocratiques, tandis que le gouvernement invoque des contraintes techniques.
Et après ? Un vote incertain, un budget en péril
Reste à savoir si l'Assemblée parviendra à voter, même partiellement, sur les recettes. Le calendrier est désormais incertain, et les risques de blocage sont réels. Une situation qui pourrait affaiblir la crédibilité d'un gouvernement déjà fragilisé par les critiques sur sa politique économique.