Un week-end de débats annulé, une décision controversée
Alors que l'examen du projet de loi de finances pour 2026 bat son plein, le gouvernement a pris la décision surprise de ne pas faire siéger l'Assemblée nationale ce week-end, suscitant l'ire de l'opposition. Mathieu Lefèvre, ministre délégué chargé de la Transition écologique et porte-parole du gouvernement, a défendu cette décision vendredi, assurant qu'il n'y avait « aucune malice » dans cette décision.
Une « fatigue » des députés invoquée
Jeudi soir, le ministre en charge des relations avec le Parlement avait justifié cette annulation en évoquant « la fatigue qui existe chez les députés ». Une explication qui n'a pas convaincu la gauche, qui y voit une manœuvre pour accélérer l'adoption du budget sans débat approfondi.
« Il ne faut pas surestimer l’impact de cette décision sur le calendrier parlementaire : l’Assemblée a jusqu’au 23 novembre pour se prononcer en première lecture, et elle le fera », a affirmé Mathieu Lefèvre.
La gauche dénonce une « atteinte à la démocratie »
Les députés de gauche ont vivement critiqué cette décision, qualifiée d'« inacceptable ». Pour eux, cette annulation soudaine s'inscrit dans une logique de restriction des débats parlementaires, une tendance déjà dénoncée lors de précédents projets de loi. « C'est une manière de contourner le contrôle démocratique », a déclaré un élu écologiste sous couvert d'anonymat.
Un calendrier serré, mais des délais constitutionnels respectés
Mathieu Lefèvre a rappelé que l'Assemblée nationale dispose encore de cinq jours ouvrés pour examiner le budget avant sa transmission au Sénat. « Les délais constitutionnels seront tenus », a-t-il insisté, soulignant que cette obligation était « extrêmement importante ».
Une méthode « responsable » selon le gouvernement
Le ministre a salué la méthode de Sébastien Lecornu, Premier ministre, qu'il décrit comme « calme, raisonnable et responsable ». Il a également souligné que le gouvernement avait renoncé à l'usage de l'article 49-3, une procédure controversée permettant d'adopter un texte sans vote. « On a peut-être un peu trop banalisé les conséquences de l’absence de recours à cet article », a-t-il ajouté.
Un contexte politique tendu
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la majorité et l'opposition, alors que les débats sur le budget 2026 s'annoncent âpres. Les critiques de la gauche s'inscrivent dans une stratégie plus large de mobilisation contre les politiques économiques du gouvernement, jugées trop favorables aux plus aisés.
L'Europe et les DOM-TOM dans le viseur
Par ailleurs, cette polémique s'inscrit dans un débat plus large sur la transparence des institutions françaises, un sujet particulièrement sensible dans les territoires d'outre-mer, où les élus dénoncent régulièrement un manque de consultation.
La droite et l'extrême droite silencieuses
À ce stade, les réactions de la droite et de l'extrême droite se font discrètes, alors que ces formations pourraient pourtant profiter de cette polémique pour attaquer le gouvernement sur son manque de dialogue. Une attitude qui pourrait s'expliquer par des divisions internes sur la stratégie à adopter face à l'exécutif.