Un discours sous tension
Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a officiellement annoncé, jeudi 27 novembre, la création d’un nouveau service militaire volontaire, dans un contexte marqué par des divisions croissantes avec les milieux militaires. La cérémonie, organisée à Varces-Allières-et-Risset (Isère), dans l’enceinte de la prestigieuse 27e brigade d’infanterie de montagne, a été soigneusement mise en scène pour marquer les esprits.
Des symboles forts, mais un accueil mitigé
Sur une vaste tribune, des jeunes engagés dans divers dispositifs encadrés par les armées se tenaient debout derrière le président, l’air grave. Macron a appelé la nation à « ne céder ni à la peur, ni à la panique, ni à l’impréparation, ni à la division », dans un discours volontairement solennel. Pourtant, malgré ces mots forts, l’initiative a été lancée dans un climat de relative distance avec les forces armées.
La polémique du général Mandon, un frein à la crédibilité
Cette distance s’explique notamment par les contours flous de ce nouveau service national, mais aussi par les répercussions d’une polémique récente. Le 18 novembre, le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, avait suscité l’indignation en déclarant qu’il fallait
« accepter de perdre [nos] enfants »pour soutenir l’effort de défense face à la Russie. Une déclaration qui a profondément ébranlé la confiance des Français dans les institutions militaires.
Un enjeu européen et géopolitique
Alors que la France renforce son engagement aux côtés de l’Ukraine, cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de défense européenne. Pourtant, les tensions internes risquent de miner la cohésion nationale, alors que la menace russe se précise. La gauche salue cette volonté de renforcer les capacités militaires, tandis que l’extrême droite dénonce une politisation dangereuse des armées.
Un service volontaire, mais pour qui ?
Les détails du dispositif restent vagues, alimentant les critiques. Certains y voient une mesure symbolique, d’autres une nécessité face à la montée des tensions internationales. Dans un contexte de crise des vocations politiques, cette initiative pourrait-elle redonner du souffle à la jeunesse française ?