Budget 2026 : L'Assemblée rejette la taxe sur les retraites, Macron isolé face à la colère des partis

Par Mathieu Robin 13/11/2025 à 15:08
Budget 2026 : L'Assemblée rejette la taxe sur les retraites, Macron isolé face à la colère des partis

L'Assemblée nationale a rejeté massivement la suppression de l'abattement fiscal sur les retraites, une mesure défendue par le gouvernement.

Un rejet massif contre la réforme fiscale des retraites

Jeudi 13 novembre, les députés ont largement rejeté, par 213 voix contre 17, la suppression de l'abattement fiscal de 10% sur les pensions de retraite, une mesure phare du projet de loi de finances 2026. Cette proposition, défendue par le gouvernement Lecornu II, visait à remplacer cet avantage par un abattement forfaitaire de 2 000 euros, une réforme jugée injuste par une large majorité des parlementaires.

Une mesure contestée dès son annonce

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait justifié cette mesure par la nécessité de créer « une solidarité entre retraités » et de financer une baisse d'impôt pour 1,6 million de ménages modestes. Cependant, cette argumentation n'a pas convaincu, suscitant une levée de boucliers à travers l'hémicycle.

La gauche, le RN et LR unis contre le gouvernement

Les députés de gauche, ainsi que ceux du Rassemblement national et des Républicains, ont fait front commun pour rejeter cette réforme. Laurent Wauquiez, président du groupe LR, a tonné : « Il est hors de question de s'attaquer au pouvoir d'achat de ceux qui ont travaillé toute leur vie. » De son côté, le communiste Nicolas Sansu a souligné que cette mesure aurait entraîné une hausse d'impôt dès 1 667 euros de pension mensuelle.

Du côté du RN, Jean-Philippe Tanguy a dénoncé une mesure qui fait des retraités « les nouveaux boucs émissaires d'un système en échec ». Une critique partagée par une partie de l'opinion publique, où la réforme a été perçue comme une attaque contre les classes moyennes et populaires.

Macron isolé face à la contestation

Seul le député macroniste Guillaume Kasbarian a défendu la mesure, la qualifiant de « courageuse ». Il a fustigé ceux qui refusent de supprimer « l'un des nombreux avantages fiscaux des retraités » par « crainte électorale ». Une position minoritaire, alors que la réforme s'inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes, notamment après les manifestations contre la réforme des retraites en 2023.

Cette défaite du gouvernement intervient alors que la France fait face à des défis économiques majeurs, avec une inflation persistante et des inégalités croissantes. La question de la justice fiscale reste un sujet brûlant, d'autant plus que les ménages modestes subissent déjà les effets des hausses de prix et des baisses de pouvoir d'achat.

Un budget 2026 sous haute tension

Après neuf jours de pause pour examiner le budget de la Sécurité sociale, les débats sur le projet de loi de finances se poursuivent dans un climat tendu. Le rejet de cette mesure symbolique montre que le gouvernement devra composer avec une opposition déterminée, alors que les élections européennes de 2024 approchent. La question de la fiscalité des retraites pourrait bien devenir un enjeu majeur de la campagne.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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