Un vote serré pour le PLFSS 2026
L'Assemblée nationale a adopté de justesse, mardi soir, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, avec 247 voix pour et 234 contre. Une victoire fragile pour le gouvernement, qui révèle les tensions persistantes au sein de la majorité.
Un compromis sous haute tension
Les ministres Roland Lescure (Économie) et Amélie de Montchalin (Comptes publics) ont salué cette adoption, tout en appelant à poursuivre les travaux sur le projet de loi de finances (PLF).
"Un débat a eu lieu, un vote a eu lieu, et une majorité de compromis et de responsabilité s'est formée. Le compromis n'est pas un slogan : c'est ce qui permet d'avancer ici et maintenant sur l'essentiel malgré les différences", a déclaré Amélie de Montchalin sur X.
Pourtant, cette victoire à 13 voix près illustre les difficultés croissantes du gouvernement Macron-Lecornu pour faire passer ses réformes. Les 247 votes favorables proviennent principalement des socialistes, du MoDem, d'Ensemble pour la République (EPR) et du groupe Liot. Le gouvernement a aussi bénéficié du soutien de 9 députés Horizons et de 18 élus Les Républicains, en désaccord avec leurs présidents de groupe.
Un marathon budgétaire sous surveillance
Le texte doit désormais passer au Sénat, où il sera examiné en commission dès mercredi, puis en séance plénière vendredi. Un retour à l'Assemblée est prévu pour une adoption définitive. En parallèle, le PLF est toujours en discussion au Sénat, avec un vote prévu le 15 décembre.
"Ce sera difficile", a prévenu le Premier ministre Sébastien Lecornu, conscient des défis à venir. La majorité présidentielle, affaiblie par les dissensions internes, devra compter sur des alliances fragiles pour faire adopter le budget.
La défense au cœur des débats
Dans un contexte de tensions internationales croissantes, le gouvernement a proposé d'organiser plusieurs débats thématiques au Parlement, suivis de votes. Mercredi après-midi, une déclaration sur la stratégie de défense nationale sera présentée à l'Assemblée, suivie d'un débat et d'un vote.
Les formations politiques devront se positionner sur un éventuel renforcement des armées, dans un climat marqué par la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie. Une question qui divise la majorité, entre ceux qui prônent un réarmement massif et ceux qui craignent une fuite en avant budgétaire.
Les finances publiques sous pression
L'adoption du PLFSS intervient dans un contexte de crise des finances publiques, avec des déficits persistants et une dette qui pèse sur les comptes de l'État. Les ministres ont appelé à "garantir l'équilibre des finances", mais les moyens concrets restent flous.
À gauche, on dénonce une politique d'austérité déguisée, tandis qu'à droite, on accuse le gouvernement de manquer de courage pour réformer en profondeur. Entre ces deux extrêmes, le gouvernement tente de naviguer, mais les fractures politiques se creusent.