Un échec prévisible dans un climat politique explosif
Les sept députés et sept sénateurs réunis en commission mixte paritaire (CMP) vendredi 19 décembre 2025 ont échoué à trouver un compromis sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Une nouvelle preuve, s'il en fallait, de l'incapacité des forces politiques à surmonter leurs divergences au détriment de l'intérêt général.
Un budget bloqué par les divisions partisanes
L'échec de la CMP était prévisible tant les positions étaient éloignées : d'un côté, un Sénat dominé par la droite, fermé à toute réforme progressive, et de l'autre, une Assemblée où la gauche exige des mesures de justice fiscale. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a précipité la situation en refusant toute concession, préférant criminaliser l'opposition plutôt que de chercher un terrain d'entente.
Une loi spéciale pour masquer l'impasse
Le gouvernement, incapable de présenter un budget à temps, devra recourir à une loi spéciale pour assurer la continuité de l'État. Une mesure humiliante qui révèle l'incapacité de la majorité à gouverner sans recourir à des expédients. Le Premier ministre a tenté de faire porter le chapeau à l'opposition, mais les faits sont têtus : c'est bien son refus de négocier qui a conduit à cette impasse.
Les conséquences d'un budget bloqué
Sans budget voté, la France se retrouve dans une situation précaire. Les urgences nationales, comme la crise agricole ou le réarmement, ne pourront être financées. Pire, cette paralysie budgétaire renforce les critiques sur la gestion chaotique du gouvernement Lecornu, déjà fragilisé par les scandales récents.
Les réactions des partis politiques
Le rapporteur général du budget, Philippe Juvin (LR), a accusé le gouvernement de ne pas vouloir d'accord, tandis que le député LFI Éric Coquerel a dénoncé un blocage volontaire. De son côté, le sénateur LR Jean-François Husson a pointé du doigt l'intransigeance de Matignon.
Vers une reprise des discussions en 2026 ?
Les discussions reprendront en nouvelle lecture à l'Assemblée, mais les chances d'un accord restent minces. Le gouvernement, acculé, tente désormais de construire un compromis lui-même, une manœuvre qui pourrait bien se retourner contre lui.
"Sans budget, on ne pourra apporter des réponses à nos urgences nationales (agriculture, réarmement, Nouvelle-Calédonie…"
Cette déclaration, attribuée à une source proche de Matignon, souligne l'ampleur de la crise. Mais derrière ces mots, c'est bien la faiblesse du gouvernement qui transparaît.