Un budget sous tension
À quelques jours du vote solennel du 9 décembre, le Premier ministre Sébastien Lecornu tente de rassembler une majorité fragile autour du budget 2026. Mais les écologistes, désormais indispensables à l'équilibre politique, mettent en garde : sans garanties pour l'écologie et la Sécurité sociale, ils pourraient faire chuter le gouvernement.
Un dialogue tendu avec le Premier ministre
Reçue en entretien, Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Écologiste et Social à l'Assemblée nationale, a critiqué la gestion chaotique de la majorité présidentielle.
"Le Premier ministre a écouté, mais a-t-il entendu ?", s'interroge-t-elle, soulignant que le socle commun de la majorité est en lambeaux.
Un budget "décliniste" selon les écologistes
Le groupe refuse catégoriquement un budget qui détricote les acquis sociaux. Cyrielle Chatelain dénonce un texte qui prive les hôpitaux et les soignants de moyens, tout en sacrifiant les politiques environnementales.
Parmi les mesures contestées : une baisse de 25 % du budget de l'Ademe, la disparition de 50 % du fonds vert, et une réduction de 25 % du chèque énergie, alors que 12 millions de Français souffrent de précarité énergétique.
L'écologie, ligne rouge des écologistes
Interrogée sur les négociations, Cyrielle Chatelain a été claire :
"S'il y a un sacrifice de l'écologie, il sera impossible pour nous d'accepter quelque chose."Une position qui place les écologistes en arbitres du budget, alors que le gouvernement peine à rassembler une majorité stable.
Un compromis incertain
Si des avancées ont été obtenues, comme l'augmentation de la CSG sur le patrimoine, les divisions persistent. Les Républicains et Horizon rejettent cette mesure, tandis que les écologistes exigent des engagements fermes pour éviter un détricotage par décret.
Avec 18 positions différentes au sein de la majorité, le gouvernement Lecornu II navigue en eaux troubles. Le 9 décembre pourrait bien être un jour de vérité pour le budget – et pour la survie politique du gouvernement.