Un échec prévisible de la commission mixte paritaire
La commission mixte paritaire (CMP) chargée d'examiner le budget 2026 a échoué à trouver un accord, plongeant le gouvernement dans une nouvelle crise politique. Sébastien Lecornu, Premier ministre, a annoncé qu'il saisirait le Conseil d'État pour un projet de loi spéciale et réunirait les chefs de parti ce lundi 22 décembre.
La responsabilité du président de la République
Aleksandar Nikolic, porte-parole du Rassemblement national, a pointé du doigt la responsabilité d'Emmanuel Macron, estimant que le chef de l'État aurait dû dissoudre l'Assemblée nationale ou démissionner face à l'impasse politique. « Le président de la République aurait dû demander aux Français de choisir une représentation qui corresponde à leurs attentes », a-t-il déclaré.
Nikolic a également critiqué la stratégie du gouvernement, accusant les partis traditionnels de privilégier leurs intérêts à court terme plutôt que l'intérêt général. « On nous a déjà fait le coup l'année dernière en disant que ça allait être la catastrophe, que les fonctionnaires n'allaient pas être payés. » Il a toutefois rassuré sur le fait que les salaires et les impôts seraient bien prélevés, malgré les blocages budgétaires.
Une crise économique structurelle
Le député européen du RN a mis en avant les problèmes économiques du pays, soulignant que la dette publique atteignait désormais 117 % du PIB, contre 113 % au début de l'année. « On va droit vers une faillite généralisée », a-t-il averti, pointant du doigt la politique d'augmentation des impôts et des dépenses publiques.
Il a également évoqué le coût de l'immigration, estimé à 41 milliards d'euros par an, et celui de l'insécurité, évalué à 100 milliards. « Sans préférence nationale, notre système social va s'effondrer », a-t-il déclaré, critiquant la gestion des finances publiques par le gouvernement.
La droite sénatoriale dans le viseur
Nikolic a également ciblé les Républicains et le Parti socialiste, les accusant de refuser un retour aux urnes pour résoudre la crise. « Ils ont déjà eu une responsabilité avec le PLFSS, qu'ils ont voté », a-t-il rappelé, évoquant notamment l'augmentation des taxes sur les mutuelles.
Il a également critiqué l'Union européenne, estimant que celle-ci jouait contre les intérêts français, notamment avec les accords douaniers avec les États-Unis ou le Mercosur.
Un budget sous tension
Avec l'échec de la CMP, Sébastien Lecornu devra désormais passer par une loi spéciale, ce qui gèlera les investissements et les dotations de l'État. « On ne peut pas accepter de voter un budget qui prévoit plus d'impôts et plus de dépenses publiques », a insisté Nikolic, rappelant que les prélèvements obligatoires étaient passés de 34 % à 46 % du PIB en 50 ans.
La situation politique reste tendue, avec des risques accrus de recours au 49.3 à la rentrée, une perspective que le RN refuse catégoriquement.