Un budget bloqué, une démocratie en péril
Depuis la dissolution ratée de l'Assemblée nationale en juin 2024, la France s'enfonce dans une crise politique chronique. Le gouvernement Lecornu II, fragilisé par une majorité parlementaire éclatée, a dû recourir à une loi spéciale pour financer l'État et les collectivités, faute d'accord sur le budget 2026. Une situation qui rappelle douloureusement les blocages répétés de l'an dernier.
Un compromis impossible
Malgré les efforts de Sébastien Lecornu, ministre de l'Économie, pour trouver un terrain d'entente, les divisions entre la gauche et la majorité présidentielle ont rendu toute conciliation impossible. Les députés de gauche, farouchement opposés aux mesures d'austérité, ont refusé de soutenir un budget qu'ils jugent injuste et anti-social. De son côté, le gouvernement, pressé par Bruxelles, tente de maintenir une trajectoire budgétaire crédible.
Des conséquences économiques lourdes
Cette loi spéciale, présentée comme une solution temporaire, a un coût : 12 milliards d'euros selon Bercy, mais probablement bien plus selon les économistes. Sans indexation des barèmes fiscaux sur l'inflation, 200 000 foyers supplémentaires pourraient entrer dans l'impôt sur le revenu. Pire, des investissements cruciaux, notamment dans la défense et les énergies renouvelables, risquent d'être gelés.
Un gouvernement sous pression
Emmanuel Macron a exigé du gouvernement qu'il accélère les discussions, mais les perspectives restent sombres. L'utilisation du 49.3, promise comme une ultime mesure, pourrait être envisagée si les négociations échouent. Une option risquée à moins d'un an de la présidentielle, où la gauche espère capitaliser sur l'échec du pouvoir.
La défiance démocratique s'installe
Ces blocages répétés nourrissent un sentiment de désenchantement chez les Français. La fatigue démocratique grandit, alimentant les extrêmes. Alors que la France fait face à des défis majeurs - climat, sécurité, souveraineté industrielle - le gouvernement semble paralysé par ses divisions.
Vers un nouveau 49.3 ?
Sébastien Lecornu, tout en se disant persuadé qu'un accord est possible, a laissé entendre que le gouvernement pourrait prendre ses responsabilités. Une allusion claire à l'utilisation du 49.3, malgré les promesses initiales. Un choix qui pourrait sceller le destin politique de Macron.
L'Europe observe, la France s'enlise
Alors que l'Union européenne exige des efforts budgétaires, la France donne l'image d'un pays incapable de se réformer. Les partenaires européens, notamment l'Allemagne et les pays du Nord, commencent à s'impatienter. Une situation d'autant plus préoccupante que la dette française atteint des niveaux records.