Un budget sous haute surveillance politique
Ce 9 décembre, l'Assemblée nationale examine un budget de la Sécurité sociale qui cristallise les tensions politiques. Entre mesures sociales et ajustements financiers, le gouvernement Lecornu II tente de concilier urgences sociales et rigueur budgétaire, dans un contexte marqué par les crises des finances publiques et les préparatifs de la présidentielle de 2027.
Congé de naissance : une avancée sociale bienvenue
Parmi les mesures phares, l'instauration d'un congé de naissance de 1 à 2 mois dès janvier 2025 est saluée par les familles. Une réponse concrète aux difficultés de garde d'enfants, comme le souligne une mère interrogée :
"C'est difficile de trouver une crèche ou une nounou. Ces mois supplémentaires permettent de rester avec son bébé et de construire un lien solide."
Cependant, des voix critiques s'élèvent, notamment à l'extrême droite, où l'on dénonce un coût non maîtrisé pour les finances publiques. Le RN, par exemple, propose des alternatives comme la réouverture des maisons closes, une mesure jugée régressive par les défenseurs des droits sociaux.
Retraites : un report stratégique
La réforme des retraites, au cœur des mobilisations sociales, est repoussée après 2027, une décision perçue comme un calcul politique à l'approche de la présidentielle. Le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité de stabiliser le climat social, mais l'opposition de gauche y voit une manœuvre d'évitement.
Parallèlement, les arrêts maladie sont mieux encadrés : un mois pour une première prescription, deux mois pour un renouvellement, avec des dérogations possibles pour les cas graves. Une mesure qui s'inscrit dans la logique de contrôle des dépenses, mais qui inquiète les syndicats de médecins.
CSG sur le capital : un compromis contesté
Une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital est introduite, fruit d'un accord entre députés. Cette mesure, soutenue par la gauche, vise à rééquilibrer la fiscalité, mais elle est vivement critiquée par la droite et l'extrême droite, qui y voient une attaque contre les investisseurs.
Dans un contexte de crise des finances publiques, ce budget s'inscrit dans une stratégie de rigueur qui pourrait peser sur les prochaines échéances électorales. Les partis de gauche dénoncent un manque d'ambition sociale, tandis que les formations de droite et d'extrême droite accusent le gouvernement de dérives fiscales.
Un scrutin sous tension
Chaque vote comptera dans cette assemblée divisée, où les clivages politiques se creusent à l'approche de 2027. Les enjeux sont multiples : soutenir les familles, garantir l'équilibre des comptes, et préparer la prochaine élection. Dans ce contexte, le budget de la Sécurité sociale devient un test politique pour le gouvernement.