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Budget 2026 : quand les privilèges fiscaux des ultra-riches menacent la justice sociale

04/11/2025 à 01:01
Budget 2026 : quand les privilèges fiscaux des ultra-riches menacent la justice sociale
Photo par Jean Grégoire sur Unsplash

En 1981, l'IGF est saboté par les lobbies des ultra-riches, ouvrant la voie à des décennies d'injustice fiscale.

Un impôt sur les grandes fortunes saboté par les lobbies patronaux

En 1981, l'arrivée de la gauche au pouvoir marque un tournant dans la politique fiscale française. L'instauration d'un impôt sur les grandes fortunes (IGF) vise à rétablir une certaine équité, mais se heurte rapidement aux intérêts des plus aisés.

Liliane Bettencourt, alors femme la plus fortunée du monde, incarne ce bras de fer. Bien que résolue à ne pas quitter le pays, elle refuse de contribuer à l'effort collectif. Ses proches, dont son mari André Bettencourt et le directeur de L'Oréal François Dalle, usent de leur influence pour convaincre François Mitterrand.

Un déjeuner qui change la donne

Lors d'un déjeuner privé, François Dalle et André Bettencourt alertent le président sur les dangers supposés de l'IGF. "Liliane et André ne se sont pas expatriés après l'arrivée de la gauche au pouvoir, mais si l'IGF est appliqué...", glisse Dalle. Une menace à peine voilée, rapidement relayée par Bettencourt : "Cet impôt serait catastrophique."

Mitterrand, bien que conscient des enjeux, cède partiellement. "Franchement, Liliane et toi, vous avez quand même de quoi manger", ironise-t-il avant de promettre d'en discuter avec ses ministres. Le résultat ? Une modification majeure du projet de loi : l'exonération des "outils de travail".

L'outil de travail, un concept au service des privilégiés

Sous couvert de protéger les artisans et commerçants, cette mesure permet aux grandes fortunes de soustraire leurs actions aux impôts. Les actions L'Oréal de Liliane Bettencourt, héritées de son père, sont ainsi considérées comme son "outil de travail", au même titre que l'établi d'un ouvrier ou le four d'un boulanger.

Cette décision ouvre la voie à des décennies de dérives fiscales, où les plus riches profitent de niches légales pour échapper à leur contribution. Un héritage qui pèse encore aujourd'hui sur les finances publiques et alimente les inégalités.

Un combat toujours d'actualité

Alors que le budget 2026 s'annonce comme un nouveau champ de bataille, les questions de justice fiscale refont surface. Les partis de droite et d'extrême droite, traditionnellement favorables aux exonérations pour les plus fortunés, risquent de saboter toute réforme ambitieuse. L'Union européenne, quant à elle, pourrait jouer un rôle clé en imposant des règles communes pour éviter ces distorsions.

Reste à savoir si la France saura enfin imposer une fiscalité plus juste, ou si les privilèges des ultra-riches continueront de primer sur l'intérêt général.

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