Un budget controversé sous le feu des critiques
Mardi 9 décembre, Bruno Retailleau, président du parti Les Républicains et sénateur de la Vendée, a vivement critiqué le budget de la Sécurité sociale 2026 lors de son passage dans l’émission Les 4 Vérités sur France 2. À quelques heures du vote à l’Assemblée nationale, il a dénoncé un texte qu’il qualifie de « l’un des pires depuis longtemps », mettant en garde contre ses conséquences sociales et économiques, notamment pour les jeunes générations et le financement des retraites.
Un abandon de la réforme des retraites et un budget « de gauche »
Retailleau a accusé le gouvernement de céder aux pressions de la gauche, notamment du Parti socialiste, en abandonnant toute réforme structurelle des retraites.
« Ce budget sacrifie l’avenir des jeunes générations en abandonnant la réforme des retraites. Cet abandon n’apparaît pas directement dans le budget social, mais se manifeste dans d’autres dispositifs, notamment l’assurance chômage. »
Il a également critiqué l’augmentation des dépenses militaires et des impôts, ainsi que le creusement de la dette publique, qualifiant ce budget de « budget de gauche » imposé par le Premier ministre Sébastien Lecornu.
Un chantage politique et un appel à l’abstention
Interrogé sur la possibilité d’un rejet du texte, Retailleau a appelé à l’abstention ou au vote contre, refusant de cautionner un budget qu’il juge « irresponsable ». Il a dénoncé un « chantage permanent » de la part du gouvernement, qui brandit la menace du chaos en cas de rejet.
« L’irresponsabilité, c’est lorsque le Premier ministre refuse d’utiliser les instruments que lui donne la Constitution, comme le 49.3. François Hollande, ce matin encore, a dit : “Utilisons le 49.3.” Il a raison. »
Un budget « de renoncement » et un appel à la responsabilité
Retailleau a accusé le gouvernement de précipiter un « crash social » en abandonnant toute volonté de réforme, notamment contre l’assistanat. Il a également critiqué l’absence de compromis équilibrés, soulignant que tous les compromis avaient été faits au profit de la gauche.
« Nous sommes le pays d’Europe où l’on part le plus tôt à la retraite, où le taux de remplacement est le plus élevé et où l’espérance de vie à la retraite figure parmi les plus longues. Et on pense continuer ainsi indéfiniment ? »
La « guerre des droites » et les accusations croisées
Interrogé sur les tensions au sein de la droite, Retailleau a rejeté les accusations d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, qui l’accuse de vouloir concurrencer l’extrême droite.
« Olivier Faure se moque du monde : c’est lui qui a fait alliance avec LFI, le parti le plus extrémiste depuis le début de la Cinquième République. »
Il a également critiqué Marine Le Pen, qu’il accuse de « social-étatisme », et a rejeté toute idée d’union des droites, qualifiant cela de « tambouille politicienne ».
Un budget qui divise et un avenir incertain
Alors que le vote approche, les tensions politiques restent vives. Bruno Retailleau a refusé de s’engager sur un éventuel recours au 49.3, mais a laissé entendre que le rejet du budget pourrait être un « revers » pour le gouvernement Lecornu II.
« Le pire revers, c’est de faire passer un mauvais budget. Un mauvais budget, ce n’est pas bon pour la France, ni pour les générations futures, ni pour les retraités, ni pour les actifs. »