Un scrutin à suspense pour les recettes de la Sécurité sociale
Vendredi 5 décembre, l'Assemblée nationale a adopté de justesse la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), avec 166 voix contre 140 et 32 abstentions. Ce vote, marqué par une faible participation, a mis en lumière les divisions au sein de la majorité présidentielle, alors que le gouvernement espère éviter l'utilisation du 49.3.
Une coalition fragile pour sauver le texte
Le texte a été soutenu par Renaissance, le MoDem, le Parti socialiste (PS) et les indépendants de Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT). En revanche, le Rassemblement national (RN), La France insoumise (LFI) et les écologistes ont voté contre. Une partie des députés de Les Républicains (LR) et d'Horizons, pourtant membres de la majorité, se sont abstenus, illustrant les tensions internes.
Un avertissement pour le gouvernement
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a souligné que ce vote ne préfigurait en rien l'issue finale du texte, qui sera soumis à un nouveau scrutin mardi. "Ce n'était pas un vote sur l'ensemble du texte, qui ne laisse rien présager de l'issue finale", a-t-il rappelé. La faible affluence (239 députés absents) et l'absence de figures comme Marine Le Pen (RN), Manuel Bompard (LFI) ou François Hollande (PS) montrent que les oppositions pourraient se mobiliser davantage lors du vote final.
Un enjeu crucial pour la réforme des retraites
Le rejet des recettes aurait empêché l'examen des dépenses, notamment la suspension de la réforme des retraites, un dossier explosif pour le gouvernement. Cette victoire, bien que temporaire, s'inscrit dans une stratégie d'ouverture du pouvoir exécutif, qui tente d'éviter une nouvelle crise politique.
Un contexte politique tendu
Ce vote intervient dans un climat de crise des vocations politiques, où les divisions au sein de la majorité fragilisent la cohésion gouvernementale. La droite et l'extrême droite, en pleine guerre des droites, pourraient profiter de ces tensions pour affaiblir le pouvoir en place.