Un vote serré mais historique
L'Assemblée nationale a adopté de justesse, mardi 9 décembre, le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, marquant une victoire symbolique pour le Premier ministre Sébastien Lecornu. Ce vote, obtenu à 13 voix près, constitue une première depuis 2022 : le texte a été adopté sans recours au 49.3, malgré une Assemblée sans majorité absolue.
Un compromis sous tension
Le Premier ministre a salué sur les réseaux sociaux "une majorité de responsabilité", soulignant que "les trois parties du PLFSS – recettes, dépenses et compte de l’année en cours – ont été adoptées librement". Une position partagée par la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, qui y voit "un très bon signe" pour la suite des débats budgétaires.
"Le chemin n'est pas fini, mais cela montre que, sur les équilibres que nous avons trouvés, il y a une majorité à l'Assemblée nationale."
La gauche divisée
Si les socialistes ont voté en faveur du texte, ils ont tenu à nuancer leur position. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a affirmé : "Ce budget n'est le budget de personne", tout en saluant "une victoire du Parlement". Une ligne modérée qui contraste avec les réactions des Insoumis. Mathilde Panot a dénoncé "une très mauvaise nouvelle", pointant des "quatre milliards de coupes sur la santé" et un "changement d'alliance" du PS.
La droite en ordre dispersé
Du côté des Républicains, les critiques ont été vives. Bruno Retailleau a qualifié le budget de "mauvais pour la France", tandis que Laurent Wauquiez a tenté de minimiser l'impact en le qualifiant de "moindre mal". Le Rassemblement national, par la voix de Jean-Philippe Tanguy, a dénoncé "l'agonie du macronisme", accusant le gouvernement de creuser les déficits.
Un budget sous surveillance
Les Démocrates (MoDem) ont salué "un compromis inédit", mais ont prévenu : "Ce vote n'est pas un blanc-seing". Le groupe insiste sur la nécessité de poursuivre les débats, notamment sur le projet de loi de finances, pour "tenir ensemble justice sociale et sérieux budgétaire".
Un enjeu européen
Alors que la France fait face à des défis économiques majeurs, ce budget s'inscrit dans un contexte de tensions avec l'Union européenne sur les finances publiques. Les critiques de l'opposition soulignent que ce texte, loin de résoudre la crise des finances sociales, pourrait l'aggraver, au détriment des services publics.