Un vote crucial sous tension
L'Assemblée nationale s'apprête à voter, ce vendredi 5 décembre, sur la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, après des négociations tendues entre le gouvernement et les députés. Au cœur des débats : la hausse controversée de la CSG sur les revenus du capital, un sujet qui a divisé la majorité et l'opposition.
Un compromis sous pression
Adopté jeudi soir par 177 voix contre 84, l'amendement sur la CSG du capital a suscité des critiques virulentes, notamment de la part du Rassemblement national. « Une taxe qui frappe plus durement un artisan qu'un multimillionnaire », a dénoncé Jean-Philippe Tanguy, député RN. Malgré ce compromis, le gouvernement peine à rassembler une majorité stable.
La gauche en position de force
La suppression de la réforme des retraites par le Sénat, une concession arrachée par le Parti socialiste, a exacerbé les tensions au sein de la majorité. Horizons, le parti d'Édouard Philippe, menace désormais de voter contre le texte, tandis que Les Républicains dénoncent une « attaque contre l'épargne populaire ».
Un scénario de crise évité de justesse
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a écarté l'usage du 49.3, malgré les pressions de son camp.
« Vous avez critiqué le 49.3 pendant des années et, au moment où nous le laissons tomber, vous continuez de critiquer », a-t-il lancé aux députés LR. Une note du ministère de la Santé, évoquant un « risque très élevé sur le financement de la Sécu », a alimenté les tensions.
Un budget sous surveillance
Le gouvernement table sur un déficit contenu à 20 milliards d'euros en 2026, mais les incertitudes persistent. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé une hausse des dépenses de l'assurance-maladie, tout en rejetant le doublement des franchises médicales. Un équilibre fragile, alors que le Sénat a déjà remanié le budget de l'État pour 2026.