Un défi politique majeur avant la fin de l'année
Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a été adopté in extremis, le gouvernement Lecornu II se heurte désormais à un obstacle bien plus redoutable : le budget de l'État. À moins de deux semaines de la fin de l'année, les divisions politiques menacent de plonger la France dans une crise budgétaire sans précédent.
Un calendrier serré et des tensions persistantes
Le projet de loi de finances (PLF) doit être examiné lundi au Sénat, avant une commission mixte paritaire (CMP) vendredi. Si un accord est trouvé, le texte reviendra à l'Assemblée nationale le 23 décembre, date butoir pour éviter un scénario catastrophique. Mais les chances d'un compromis semblent minces.
« Sur le budget de la Sécurité sociale, ce qui était improbable est devenu possible. Je reste convaincu qu'il est possible d'adopter celui de l'État avant la fin de l'année. »
a déclaré le ministre de l'Économie, Roland Lescure, jeudi, tentant d'instiller un peu d'optimisme. Pourtant, les députés de l'opposition, qu'ils soient de gauche ou de droite, ne partagent pas cet enthousiasme. Le vote historique de 404 voix contre une seule, il y a quelques semaines, reste une cicatrice politique.
Un clivage idéologique profond
La gauche, portée par des figures comme Boris Vallaud, président des socialistes à l'Assemblée, exige une réforme fiscale plus juste, tandis que la droite, arc-boutée sur la réduction des dépenses publiques, refuse toute hausse d'impôts. « Je ne vois pas le chemin », répète Vallaud, résumant le scepticisme général.
Le gouvernement, lui, s'accroche à son objectif : ramener le déficit public à 5 % du PIB. Mais dans un contexte de crise des finances publiques et de tensions sociales croissantes, cet objectif semble de plus en plus illusoire. La France pourrait-elle se retrouver sans budget en 2026 ?
Un enjeu qui dépasse les frontières
Alors que l'Union européenne observe avec inquiétude les déboires budgétaires français, la crédibilité économique du pays est en jeu. Dans un monde marqué par les tensions géopolitiques, notamment avec la Russie et la Chine, une instabilité financière interne pourrait affaiblir davantage la position internationale de la France.
Reste à savoir si les parlementaires parviendront à surmonter leurs divergences. Le compte à rebours est lancé.