Un vote serré pour sauver le gouvernement
Le gouvernement canadien de Mark Carney a frôlé la chute, lundi 17 novembre, lors d'un vote de confiance crucial au Parlement. Le budget présenté par le premier ministre pour relancer l'économie, menacée par les droits de douane américains, a été adopté de justesse, avec 170 voix pour et 168 contre. Une victoire fragile, obtenue grâce au soutien inattendu de la seule élue du Parti vert, Elizabeth May, et à l'abstention de quatre parlementaires.
Une opposition divisée mais impuissante
Les critiques fusaient de toutes parts. Le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, avait qualifié le budget de « budget carte de crédit », dénonçant une dette publique galopante. Le Bloc Québécois, parti indépendantiste, a voté contre, tandis que le Nouveau parti démocratique (NPD), pourtant allié traditionnel des libéraux, a regretté un texte insuffisant pour les travailleurs. Alexandre Boulerice, député néodémocrate, a résumé l'ambivalence de son camp : « Le message des gens était clair : on n'aime pas ce budget-là, mais ce serait irresponsable d'aller aux élections ».
Un budget « audacieux » face aux menaces américaines
Mark Carney, ancien banquier central, défend un plan qu'il juge « audacieux ». Le budget prévoit de quasiment doubler le déficit d'ici 2025-2026 (78,3 milliards de dollars canadiens), avec des investissements massifs dans les infrastructures. Le premier ministre a mis en garde contre les conséquences des droits de douane américains, qui, selon lui, coûteraient 1,8 % du PIB canadien.
« Il faut maintenant travailler ensemble pour mettre en œuvre ce plan, afin de protéger nos communautés, d'offrir de nouvelles possibilités aux Canadiens et aux Canadiennes et de bâtir un Canada fort. »
Un contexte économique tendu
Alors que l'inflation a reculé à 2,2 % en octobre, les politiques protectionnistes de Donald Trump pèsent lourdement sur l'économie canadienne. Le chômage grimpe, et des secteurs clés comme l'automobile, l'aluminium et l'acier sont sous pression. Face à cette crise, Carney mise sur la cohésion nationale, mais l'opposition reste sceptique.
Un gouvernement sous tension
Si 52 % des Canadiens approuvent l'action de Carney, une majorité ne souhaite pas d'élections anticipées. Pourtant, la fragilité de cette majorité parlementaire pourrait bien devenir un enjeu majeur dans les mois à venir, alors que les tensions avec les États-Unis s'intensifient.