Un échec prévisible qui révèle les fractures politiques
Les députés et sénateurs réunis en commission mixte paritaire (CMP) ont échoué, mercredi 26 novembre, à trouver un accord sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Une impasse qui illustre les profondes divergences entre la majorité présidentielle et l'opposition de droite, tandis que la gauche dénonce une régression sociale.
Un texte profondément remanié par le Sénat
La chambre haute, dominée par Les Républicains et les centristes, a adopté une version remaniée du PLFSS, supprimant notamment la suspension de la réforme des retraites, pourtant cruciale pour obtenir le soutien du Parti socialiste. Une décision saluée par la droite comme un retour au sérieux budgétaire, mais vivement critiquée par la gauche.
"Nous avons agi avec responsabilité", a déclaré la sénatrice LR Corinne Imbert, tandis que la socialiste Annie Le Houérou dénonçait un texte qui "restaure les horreurs" des députés.
Un budget sous tension
Les divergences portent sur des enjeux majeurs : le déficit de la Sécurité sociale, ramené à 17,6 milliards d'euros par le Sénat contre 24 milliards votés par les députés, ou encore le gel des prestations sociales. La gauche avait pourtant obtenu une hausse de la CSG sur le capital, supprimée par les sénateurs.
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a reconnu la difficulté des négociations, tout en évoquant des "terrains d'entente possibles". Une déclaration qui sonne comme un aveu d'impuissance face à la droite, dont les amendements menacent de fragiliser les compromis nécessaires.
La gauche isolée, la majorité en difficulté
L'ensemble des groupes de gauche a voté contre le texte sénatorial, tandis que le groupe macroniste s'est abstenu, craignant que la position de la droite ne compromette tout accord. Une situation qui pourrait renforcer les tensions au sein de la majorité, déjà fragilisée par les divisions sur la réforme des retraites.
Le texte revient désormais à l'Assemblée nationale, où les débats s'annoncent explosifs. Entre la pression de la rue et les exigences budgétaires, le gouvernement Lecornu II devra trouver un équilibre, sous peine de voir le budget de la Sécu sombrer dans l'impasse.