Un pas en avant pour les familles, mais des doutes persistent
Dans un contexte de déclin démographique et de lutte pour l'égalité femmes-hommes, l'Assemblée nationale a adopté mercredi 12 novembre un nouveau congé de naissance de deux mois, intégré au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Une mesure saluée par la majorité présidentielle, mais vivement critiquée par l'opposition.
Une mesure phare du gouvernement Lecornu II
L'article 42 du PLFSS, voté à 288 voix contre 15, prévoit un congé de naissance indemnisé à 70 % du salaire net le premier mois et 60 % le second. Une avancée sociale majeure selon Stéphanie Rist, ministre de la Santé, qui a souligné son importance pour la prévention de la dépression post-partum et le bien-être des nourrissons.
"Ce dispositif s'inscrit dans une logique de progrès social et de solidarité familiale, des valeurs que nous défendons depuis le début du quinquennat." - Emmanuel Macron
L'opposition dénonce une mesure insuffisante
À droite, les critiques fusent. Marion Maréchal, figure de l'extrême droite, a qualifié cette mesure de "demi-mesure coûteuse", tandis que Éric Ciotti, président du RN, a pointé du doigt "l'absence de financement pérenne". La gauche, quant à elle, regrette que le congé parental reste sous-indemnisé, avec seulement 400 euros par mois.
Un coût estimé à 600 millions d'euros
Le gouvernement assure que la mesure sera financée sans alourdir les comptes publics, mais les sceptiques rappellent que la Sécurité sociale est déjà sous tension. "Une réforme nécessaire, mais qui ne doit pas se faire au détriment d'autres priorités", a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
Un enjeu européen
Cette réforme s'inscrit dans une tendance européenne, avec des pays comme la Suède ou la Norvège qui offrent déjà des congés parentaux bien plus généreux. "La France doit rattraper son retard", a plaidé Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
La suite de la navette parlementaire
Le texte partira au Sénat sans avoir été soumis au vote final, laissant planer le doute sur son adoption définitive. "Nous resterons vigilants pour que cette mesure ne soit pas vidée de sa substance", a prévenu Mathilde Panot, présidente du groupe LFI.