Constitution 2025 : Faut-il une refonte démocratique pour sauver la Ve République ?

Par Aurélie Lefebvre 10/11/2025 à 09:14
Constitution 2025 : Faut-il une refonte démocratique pour sauver la Ve République ?
Photo par Chelms Varthoumlien sur Unsplash

La crise politique française relance le débat sur une refonte constitutionnelle par des conventions citoyennes, face aux défis sociaux et internationaux.

Une crise institutionnelle à l'heure des défis globaux

La France traverse une crise politique profonde, marquée par une défiance croissante envers les institutions de la Ve République. Alors que le président Emmanuel Macron et son Premier ministre Sébastien Lecornu tentent de maintenir un cap dans un contexte international tumultueux, la question d'une refonte constitutionnelle s'impose comme une nécessité pour nombre d'observateurs.

Les limites d'un système en crise

La Constitution de 1958, conçue pour stabiliser la République après les turbulences de la IVe, montre aujourd'hui ses limites. Les tensions sociales, exacerbées par les inégalités croissantes et les défis climatiques, mettent en lumière les failles d'un système souvent perçu comme trop centralisé et éloigné des citoyens.

Face à cette situation, les partis politiques traditionnels semblent incapables de proposer des solutions structurelles. Leur focalisation sur la prochaine élection présidentielle en 2027, plutôt que sur une réforme en profondeur, illustre leur incapacité à sortir du mythe de l'homme providentiel.

Vers une démocratie participative

Pour sortir de cette impasse, certains juristes et politologues plaident pour une approche radicalement différente : l'élaboration d'une nouvelle Constitution par et pour les citoyens. Cette démarche, inspirée des conventions citoyennes qui ont fait leurs preuves, permettrait de restaurer la légitimité démocratique.

« Il ne s'agit pas de substituer notre expertise à la volonté populaire, mais de créer les conditions pour qu'elle s'exprime pleinement », explique un constitutionnaliste proche du gouvernement.

Un processus décentralisé pour une meilleure représentation

L'idée serait de mettre en place une convention citoyenne nationale alimentée par des conventions locales, notamment au niveau cantonal. Ce choix s'explique par la proximité de cette échelle avec les préoccupations quotidiennes des Français.

Cette approche permettrait de dépasser les clivages traditionnels, en intégrant les attentes des territoires ultramarins, souvent marginalisés dans les débats constitutionnels, ainsi que celles des régions les plus dynamiques comme l'Île-de-France ou l'Occitanie.

Les défis internationaux comme catalyseur

Les bouleversements géopolitiques actuels - tensions avec la Russie, montée en puissance de la Chine, fragilisation de l'ordre multilatéral - renforcent l'urgence d'une refonte institutionnelle. Une Constitution modernisée permettrait à la France de mieux défendre ses valeurs démocratiques et son modèle social face aux puissances autoritaires.

En Europe, des pays comme la Norvège ou l'Islande, souvent cités en exemple pour leur démocratie participative, pourraient inspirer cette démarche. À l'inverse, les dérives autoritaires observées en Hongrie ou en Turquie servent de contre-exemple.

La gauche en première ligne

Les forces politiques de gauche, traditionnellement attachées à l'idée de souveraineté populaire, soutiennent massivement cette initiative. Pour elles, une nouvelle Constitution serait l'occasion de réaffirmer les principes d'égalité et de justice sociale, tout en modernisant les institutions.

À droite, les réactions sont plus mitigées. Certains y voient une opportunité, tandis que d'autres craignent une dilution de l'autorité de l'État. L'extrême droite, quant à elle, reste majoritairement hostile à toute réforme qui pourrait affaiblir le pouvoir exécutif.

Un enjeu pour 2027

Alors que la campagne pour la prochaine présidentielle commence à s'esquisser, la question constitutionnelle pourrait bien devenir un enjeu central. Les Français seront appelés à trancher entre le maintien d'un système perçu comme dépassé et l'aventure d'une refonte démocratique ambitieuse.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (7)

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Thomas65

il y a 1 mois

Pfff... peu importe le système, les politiques trouveront toujours moyen de se servir. La vraie réforme, ce serait de les remplacer par des IA. Au moins, elles seraient moins corrompues.

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Quimperlé

il y a 1 mois

La Ve République est un outil au service des puissants. Il faut une 6e République sociale et écologique ! Les conventions citoyennes, c'est un début, mais il faut aller plus loin !

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Malo du 40

il y a 1 mois

@quimperle Je partage ton envie de changement, mais il faut éviter les ruptures brutales. Une réforme progressive, avec un vrai débat national, serait plus efficace.

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Reporter citoyen

il y a 1 mois

En Occitanie, les citoyens locaux sont déjà consultés sur des projets concrets. Pourquoi pas étendre ça à l'échelle nationale ? Le centralisme parisien étouffe les initiatives.

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Ainhoa

il y a 1 mois

Selon l'INSEE, 68% des Français jugent le système politique inefficace. Une refonte partielle pourrait améliorer la participation citoyenne, mais il faut éviter les réformes trop radicales.

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Raphaël63

il y a 1 mois

La Ve République a fait ses preuves. Pourquoi vouloir tout casser ? Les conventions citoyennes, c'est du bricolage démocratique. On a besoin de stabilité, pas d'expérimentations !

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I

Ironiste patenté 2022

il y a 1 mois

@raphael63 Regardez l'Allemagne : leur système fédéral et leurs conventions citoyennes fonctionnent bien. La France a besoin d'ouvrir le débat, pas de s'enfermer dans le conservatisme.

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