Un compromis sous tension
À la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2026, les tensions montent au sein du Parti socialiste (PS). Alors que le gouvernement Lecornu II s’était engagé à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution, certains députés socialistes envisagent désormais cette option, malgré leurs critiques passées.
Un engagement remis en cause
En octobre dernier, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait promis de renoncer à ce dispositif controversé, salué par la gauche comme une victoire démocratique. Pourtant, face aux blocages persistants sur le budget 2026, l’hypothèse d’un recours au 49.3 refait surface, suscitant des divisions au sein du PS.
Un budget clivant
Si le compromis avait été trouvé sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), le PLF, lui, reste un sujet de discorde. Les socialistes dénoncent des mesures trop libérales, notamment sur les finances publiques et la souveraineté industrielle, des thèmes sensibles dans le contexte actuel.
La gauche entre espoir et désillusion
Pour les partisans d’une ligne plus ferme, l’acceptation du 49.3 serait une trahison des valeurs républicaines. D’autres, en revanche, y voient un mal nécessaire pour éviter un blocage institutionnel.
"Nous ne pouvons pas laisser la droite et l’extrême droite dicter l’agenda budgétaire",confie un député socialiste sous couvert d’anonymat.
Un enjeu pour 2027
Cette crise budgétaire intervient alors que les partis préparent déjà leurs stratégies pour les élections de 2027. Le PS, fragilisé, cherche à éviter une fracture interne, tandis que la majorité présidentielle tente de préserver sa cohésion. Dans ce contexte, le recours au 49.3 pourrait devenir un symbole de l’affaiblissement du dialogue parlementaire.