Un fast-food de Vaulx-en-Velin sous le feu des critiques
Le débat sur la non-mixité s’invite dans un fast-food lyonnais après la création d’une salle réservée aux femmes, une initiative qui a suscité l’indignation du Rassemblement national (RN).
Une vidéo promotionnelle qui fait polémique
Le restaurant Seven Times, situé à Vaulx-en-Velin près de Lyon, a publié une vidéo sur Instagram pour promouvoir son menu et une salle « 100% girls ». Les images montrent un échange humoristique entre un client et un serveur, où ce dernier explique que la petite salle rose est réservée aux femmes. Cette initiative, présentée comme un espace de tranquillité, a rapidement déclenché une vague de critiques.
Le RN dénonce un « séparatisme inadmissible »
Jérôme Buisson, député RN de l’Ain, a immédiatement réagi sur les réseaux sociaux, accusant l’établissement de pratiquer un « séparatisme inadmissible et illégal ». « Les clients sont triés par sexe, c’est de la discrimination inacceptable en France », a-t-il déclaré. La préfecture du Rhône a été alertée et a annoncé des contrôles pour vérifier la conformité du restaurant.
Le gérant se défend : « On est loin du séparatisme »
Franck, le gérant du Seven Times, a expliqué que la salle rose n’était qu’un espace de privatisation, ouvert à tous, et non une séparation systématique. « C’est un petit concept, un espace où les femmes peuvent être entre elles si elles le souhaitent », a-t-il précisé. Face à la polémique, il a finalement retiré le néon « 100% girls » et abandonné l’idée de non-mixité.
Un débat sur la non-mixité et la liberté d’entreprise
Cette affaire relance le débat sur les espaces non mixtes, une pratique de plus en plus courante dans les salles de sport ou les associations féministes. La loi française interdit les discriminations fondées sur le sexe, mais autorise certaines exceptions, comme la protection des victimes de violences ou la promotion de l’égalité. Le gérant défend un choix commercial, inspiré par des enseignes comme Quick, qui a adopté le halal dans tous ses restaurants.
Un restaurant ciblé pour ses choix commerciaux
Au-delà de la salle réservée aux femmes, le Seven Times est également critiqué pour son menu 100% halal, son absence d’alcool et sa vente de Palestine Cola, une boisson boycottant Coca-Cola en raison de ses liens avec Israël. Franck assure que ces choix sont purement commerciaux, répondant à une demande croissante. « Le halal est un marché en expansion, comme le montre l’exemple de Quick », souligne-t-il.
Une polémique aux relents politiques
Pour le gérant, cette affaire est avant tout une « récupération politique » à quelques mois des élections. « On est loin du séparatisme, mais certains veulent faire fermer un restaurant et mettre des gens au chômage », déplore-t-il. Le Seven Times, qui emploie 18 personnes, a déjà subi une baisse de chiffre d’affaires depuis le début de la polémique.
La France face à ses contradictions
Cette affaire illustre les tensions autour de la laïcité et de la liberté d’entreprise en France. Alors que le gouvernement de Sébastien Lecornu II prône un « vivre-ensemble » inclusif, certains partis d’extrême droite instrumentalisent ces sujets pour alimenter leurs discours. Dans un contexte de montée des populismes en Europe, cette polémique rappelle l’importance de défendre les valeurs républicaines contre les dérives communautaristes.