Dermatose nodulaire : le gouvernement sous pression face à la révolte des éleveurs ariégeois

Par SilverLining 17/12/2025 à 23:18
Dermatose nodulaire : le gouvernement sous pression face à la révolte des éleveurs ariégeois

Crise agricole : le gouvernement sous pression face à la colère des éleveurs ariégeois après l'abattage controversé d'un troupeau.

Une crise agricole qui révèle les failles du pouvoir

La colère des agriculteurs français ne faiblit pas, et le gouvernement Lecornu II se retrouve une fois de plus sous le feu des critiques. Alors que les blocages se multiplient sur les routes et dans les fermes, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a tenté d'apaiser les tensions lors de l'émission Tout est politique, mercredi 17 décembre 2025.

Un ras-le-bol qui dépasse le cadre sanitaire

Laurent Panifous, ancien député de l'Ariège, l'un des foyers de la contestation, a reconnu que la crise agricole est bien plus qu'une simple question sanitaire. « C'est une crise profonde, qui dure depuis des années et qui touche à la fois les questions climatiques, économiques et réglementaires », a-t-il déclaré. Une analyse qui rejoint les critiques de la gauche, dénonçant depuis longtemps l'abandon des territoires ruraux par le pouvoir.

La situation est d'autant plus explosive que la procédure d'abattage systématique des troupeaux en cas de dermatose nodulaire a provoqué une colère légitime. Des images choquantes ont circulé, montrant des éleveurs et des voisins tentant d'empêcher l'intervention des vétérinaires, avant que les forces de l'ordre n'interviennent pour libérer l'accès à la ferme.

Des mesures annoncées, mais suffisantes ?

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenté de calmer le jeu en annonçant des mesures, dont la remise en question de la procédure d'abattage.

« Ce matin, à 10h30, un groupe de travail a été mis en place à la demande de la ministre de l'Agriculture, avec des scientifiques et des représentants des éleveurs ariégeois »
, a précisé Laurent Panifous.

Mais ces annonces suffiront-elles à apaiser la colère ? Les éleveurs dénoncent depuis des mois un sentiment d'abandon et une méconnaissance de leurs difficultés par le pouvoir. « On a le sentiment de ne pas être écoutés, on a le sentiment d'être oubliés », résumait un agriculteur dans les premières vidéos de blocage.

Une crise qui s'inscrit dans un contexte politique tendu

Cette nouvelle crise agricole intervient alors que le gouvernement fait face à de multiples défis, notamment sur la souveraineté industrielle et les relations franco-africaines. La droite et l'extrême droite tentent d'instrumentaliser la situation, tandis que la gauche exige des mesures concrètes pour soutenir les agriculteurs.

Reste à savoir si le gouvernement saura trouver les mots et les actes pour désamorcer cette crise, alors que les élections approchent et que la colère des territoires ruraux pourrait bien peser dans la balance.

À propos de l'auteur

S

On me demande souvent comment je garde espoir face au désastre politique actuel. Ma réponse est simple : je vois ce qui se passe sur le terrain. Des citoyens qui s'organisent, des collectifs qui naissent, des alternatives qui émergent. La politique ne se résume pas aux jeux de pouvoir parisiens. Partout en France, des gens refusent la résignation et inventent autre chose. C'est cette France-là que je documente, celle qui ne fait jamais les gros titres mais qui prépare le monde d'après.

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Commentaires (5)

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M

Maïwenn Caen

il y a 6 heures

Pff, encore une crise agricole... Et dans 6 mois, on en parlera plus. Les politiques font semblant de s'intéresser, puis hop, on passe à autre chose. Le cirque continue...

4
A

Alexandrin

il y a 7 heures

En Europe, des pays comme l'Allemagne ont mis en place des fonds de solidarité pour les éleveurs. Pourquoi la France traîne-t-elle des pieds ?

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M

Malo du 40

il y a 6 heures

@alexandrin Exactement. On pourrait s'inspirer des modèles européens sans tout rejeter en bloc. La France a souvent des solutions, mais elle les applique mal.

0
P

Prisme

il y a 8 heures

Encore une fois, le gouvernement sacrifie les petits producteurs au profit des lobbies agroalimentaires. Où est la solidarité nationale ?

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R

Résonance

il y a 8 heures

@prisme Selon l'INSEE, 30% des éleveurs ariégeois sont en difficulté financière depuis 2020. Les aides promises n'ont pas suffi. Il faut des mesures concrètes, pas des discours.

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K

Kerlouan

il y a 9 heures

Les éleveurs ont raison de se rebeller, le gouvernement les laisse tomber depuis des années. Entre les normes et les crises sanitaires, c'est toujours eux qui trinquent...

0
P

Prologue48

il y a 9 heures

La situation est complexe. D'un côté, la santé publique doit être protégée, mais de l'autre, les éleveurs ont besoin de soutien. Une médiation rapide semble indispensable pour éviter une escalade.

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