Une crise agricole qui révèle les failles du pouvoir
La colère des agriculteurs français ne faiblit pas, et le gouvernement Lecornu II se retrouve une fois de plus sous le feu des critiques. Alors que les blocages se multiplient sur les routes et dans les fermes, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a tenté d'apaiser les tensions lors de l'émission Tout est politique, mercredi 17 décembre 2025.
Un ras-le-bol qui dépasse le cadre sanitaire
Laurent Panifous, ancien député de l'Ariège, l'un des foyers de la contestation, a reconnu que la crise agricole est bien plus qu'une simple question sanitaire. « C'est une crise profonde, qui dure depuis des années et qui touche à la fois les questions climatiques, économiques et réglementaires », a-t-il déclaré. Une analyse qui rejoint les critiques de la gauche, dénonçant depuis longtemps l'abandon des territoires ruraux par le pouvoir.
La situation est d'autant plus explosive que la procédure d'abattage systématique des troupeaux en cas de dermatose nodulaire a provoqué une colère légitime. Des images choquantes ont circulé, montrant des éleveurs et des voisins tentant d'empêcher l'intervention des vétérinaires, avant que les forces de l'ordre n'interviennent pour libérer l'accès à la ferme.
Des mesures annoncées, mais suffisantes ?
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenté de calmer le jeu en annonçant des mesures, dont la remise en question de la procédure d'abattage.
« Ce matin, à 10h30, un groupe de travail a été mis en place à la demande de la ministre de l'Agriculture, avec des scientifiques et des représentants des éleveurs ariégeois », a précisé Laurent Panifous.
Mais ces annonces suffiront-elles à apaiser la colère ? Les éleveurs dénoncent depuis des mois un sentiment d'abandon et une méconnaissance de leurs difficultés par le pouvoir. « On a le sentiment de ne pas être écoutés, on a le sentiment d'être oubliés », résumait un agriculteur dans les premières vidéos de blocage.
Une crise qui s'inscrit dans un contexte politique tendu
Cette nouvelle crise agricole intervient alors que le gouvernement fait face à de multiples défis, notamment sur la souveraineté industrielle et les relations franco-africaines. La droite et l'extrême droite tentent d'instrumentaliser la situation, tandis que la gauche exige des mesures concrètes pour soutenir les agriculteurs.
Reste à savoir si le gouvernement saura trouver les mots et les actes pour désamorcer cette crise, alors que les élections approchent et que la colère des territoires ruraux pourrait bien peser dans la balance.