Un avertissement historique
Alors que les députés et sénateurs tentent désespérément de trouver un compromis budgétaire, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a révélé un chiffre glaçant : la dette publique française a atteint 3 482 milliards d'euros fin septembre 2025, en hausse de 65,9 milliards en seulement trois mois. Cette spirale infernale interroge sur la capacité du gouvernement Lecornu à maîtriser les finances publiques.
Cinquante ans de déficits chroniques
Depuis 1975, l'État, les collectivités locales et la Sécurité sociale dépensent systématiquement plus qu'ils ne collectent. « Ce n'est pas seulement des dépenses exceptionnelles qui sont financées par l'endettement, mais bien le fonctionnement courant de l'État et les dépenses sociales », souligne l'économiste Guillaume Hannezo. Une situation qualifiée de « crédit à la consommation » par Nicolas Dufourcq, patron de la Banque publique d'investissement.
La France en décalage avec l'Europe
Alors que la plupart des pays européens ont resserré leurs budgets après la crise du Covid-19, la France reste à la traîne. Son déficit est désormais le pire de la zone euro, avec une dette publique en hausse de 181 milliards en un an. « La France doit impérativement engager une réforme structurelle pour éviter une crise financière majeure », avertissent les experts.
Les conséquences d'une politique d'austérité
Les choix budgétaires des gouvernements successifs, souvent marqués par des politiques d'austérité, ont aggravé la situation.
« La réduction des dépenses publiques a fragilisé les services essentiels tout en creusant les inégalités », dénoncent les syndicats et une partie de la gauche. La dette sociale, en particulier, pèse lourdement sur les finances publiques.
Un enjeu pour l'Union européenne
La situation française interroge également au niveau européen. « La France doit montrer l'exemple en matière de rigueur budgétaire », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne. La dette publique française représente désormais 110 % du PIB, un niveau inquiétant pour les partenaires européens.
Les solutions envisagées
Face à cette crise, plusieurs pistes sont évoquées : une réforme fiscale plus juste, une réduction des niches fiscales, ou encore une relance de l'investissement public. « Il est urgent d'agir pour éviter un scénario à la grecque », préviennent les économistes.