Une inflation modérée mais persistante
Alors que les prix en France ont connu une accalmie en 2025, avec une inflation tournant autour de 1%, les perspectives pour 2026 s’annoncent plus incertaines. Selon les dernières projections, l’indice des prix à la consommation pourrait atteindre 1,5% d’ici juin 2026, une hausse portée principalement par les tarifs de l’énergie et les prix de l’agroalimentaire.
Si ce niveau reste a priori raisonnable, il s’inscrit dans un contexte économique fragile, marqué par une défiance persistante des acteurs économiques. « L’inflation n’est pas une maladie honteuse, mais son retour pourrait accentuer les tensions sociales déjà vives », souligne un économiste proche du gouvernement.
Chômage en hausse malgré une croissance timide
Parallèlement, l’Insee anticipe une légère remontée du chômage, avec un taux attendu à 7,8% mi-2026, contre 7,7% aujourd’hui. Cette hausse, bien que modérée, contraste avec une croissance économique légèrement positive. « Cela montre que les entreprises hésitent encore à investir et embaucher, en raison d’un climat politique et budgétaire instable », analyse un spécialiste.
Cette prudence des entrepreneurs s’explique en partie par l’instabilité politique post-dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, ainsi que par un contexte géopolitique tendu, avec des tensions persistantes en Ukraine et des relations franco-africaines en crise.
Ménages pessimistes et défiance envers le pouvoir
Les ménages, quant à eux, affichent un pessimisme accru concernant la situation économique du pays. Plus de 60% des Français se déclarent aujourd’hui plus inquiets qu’avant la pandémie, un signe de la crise de confiance envers les institutions.
Cette défiance n’épargne plus seulement les patrons, mais aussi les citoyens ordinaires, « fatigués des promesses non tenues et des politiques d’austérité », selon un sondage récent. La gauche, en position d’opposition, en profite pour dénoncer un « gouvernement déconnecté des réalités sociales ».
Un équilibre économique précaire
Si l’inflation reste maîtrisée, son retour pourrait aggraver les inégalités, notamment dans les secteurs les plus vulnérables comme l’agroalimentaire. « La Banque centrale européenne (BCE) surveille de près la situation, mais la marge de manœuvre est étroite », explique un expert.
Dans ce contexte, le gouvernement Lecornu II se retrouve sous pression pour préserver le pouvoir d’achat tout en évitant une spirale inflationniste. « Les mesures annoncées jusqu’ici ne suffiront pas à rassurer les Français », estime un député de la NUPES.
Reste à savoir si la France parviendra à éviter un retour des tensions sociales, alors que la crise agricole et les difficultés budgétaires s’accumulent.