Une loi transpartisane… mais pas unanime
À moins de cent jours des élections municipales, le Parlement a adopté définitivement, lundi 8 décembre, une proposition de loi visant à soutenir les élus locaux. Un texte présenté comme transpartisan, mais qui a suscité des réserves, notamment de la part de La France insoumise (LFI), qui s'est abstenue.
Des mesures phares pour attirer les candidats
La ministre de l’aménagement du territoire, Françoise Gatel, a souligné l’urgence d’agir :
Quelque 450 maires démissionnent chaque année sous le poids des responsabilités, de la pression morale, des violences, mais aussi parce que concilier un mandat local, la vie familiale et l’activité professionnelle est devenu trop difficile, voire impossible.
Parmi les mesures phares, la revalorisation des indemnités des maires et adjoints des petites communes (moins de 20 000 habitants) est particulièrement notable. Ainsi, un maire d’une commune de 2 000 habitants pourrait toucher jusqu’à 2 290 euros par mois, contre 2 121 actuellement. Une augmentation symbolique, selon certains observateurs, mais qui pourrait tout de même inciter quelques candidats à se présenter.
Retraite, congés et protection : un texte ambitieux
Le texte prévoit également un trimestre supplémentaire de retraite par mandat, dans la limite de trois trimestres. Une mesure qui pourrait séduire les élus en fin de carrière, mais qui reste insuffisante pour certains. Le gouvernement a aussi étendu les droits à la protection fonctionnelle pour les élus victimes de violences, et facilité la conciliation entre mandat et vie professionnelle en doublant le congé électif pour les têtes de liste.
Un conflit d’intérêts clarifié… mais critiqué
La clarification des conflits d’intérêts, un point sensible pour les élus locaux, a été au cœur des débats. La députée LFI Elisa Martin a exprimé ses réserves sur une nouvelle rédaction du texte, justifiant l’abstention de son groupe. Une critique qui rejoint celles de l’opposition, qui dénonce un texte trop timide face aux dérives potentielles.
Un coup politique avant les municipales ?
Alors que la crise des vocations politiques se fait sentir, cette loi pourrait être perçue comme un coup de pouce du gouvernement avant les élections. Mais suffira-t-elle à enrayer la baisse de l’engagement local ? Les prochains mois le diront.