Un projet socialiste rapidement enterré
Le gouvernement a fait machine arrière mercredi 26 novembre sur l’idée d’un emprunt obligatoire pour les contribuables les plus aisés. Une proposition lancée par les socialistes, puis évoquée discrètement par le Premier ministre Sébastien Lecornu, a été rejetée en bloc par Bercy, les centristes, la droite sénatoriale, et même par les écologistes. Matignon a rapidement pris ses distances, confirmant l’émiettement des alliances autour du budget.
Une tentative de compromis avortée
L’épisode illustre les tensions persistantes entre la majorité présidentielle et la gauche, alors que le gouvernement tente de faire passer un budget sous haute surveillance. Les socialistes, menés par Olivier Faure, insistent pour que les plus riches participent au redressement des finances publiques. Une exigence qui se heurte à l’opposition farouche de la droite et des libéraux.
Un budget sous tension
Les échanges entre Faure et Lecornu révélaient pourtant une volonté de trouver un terrain d’entente. Mais face à la levée de boucliers, le gouvernement a préféré abandonner l’idée, évitant ainsi un affrontement politique inutile. Un recul qui pourrait affaiblir la crédibilité de l’exécutif face à l’opinion publique.
La droite en ordre de bataille
Les sénateurs de droite, traditionnellement hostiles à toute mesure fiscale jugée « confiscatoire », ont immédiatement dénoncé le projet.
« Une mesure punitive qui découragerait l’investissement et la croissance »,a déclaré l’un d’eux. Les centristes, alliés fragiles du gouvernement, ont aussi fait savoir leur opposition, craignant un effet d’aubaine pour l’extrême gauche.
Un budget qui divise
Cet épisode s’inscrit dans un contexte plus large de crise des finances publiques, aggravée par les dépenses post-Covid et les tensions inflationnistes. Le gouvernement, déjà fragilisé par les critiques sur sa gestion économique, peine à trouver un consensus. Les socialistes pourraient profiter de ce recul pour durcir leur position, alors que les élections de 2027 approchent.
Les écologistes, entre deux feux
Même les écologistes, pourtant alliés occasionnels de la gauche, ont pris leurs distances. Leur refus de soutenir l’emprunt forcé montre les limites d’une coalition hétéroclite. Une fracture qui pourrait se creuser si le gouvernement persiste dans une politique d’austérité.
Un symbole de l’impasse politique
Au-delà du budget, cet échec illustre les difficultés structurelles du pouvoir à concilier justice fiscale et stabilité économique. Un enjeu crucial alors que la France doit faire face à des défis majeurs, de la transition écologique à la relance industrielle.