Un projet socialiste rejeté par la droite sénatoriale
Le Sénat, dominé par la droite et le centre, a rejeté vendredi 28 novembre un amendement socialiste visant à instaurer un "emprunt forcé" auprès des 20 000 contribuables les plus aisés. Cette proposition, portée par Patrick Kanner, président du groupe socialiste, prévoyait un prêt à taux zéro d'une durée de cinq ans, remboursable par l'État sans intérêts.
Un "patriotisme fiscal" contesté
"On demande aux plus fortunés de nos concitoyens, les 0,05% de contribuables qui sont visés par ces amendements, de contribuer à ces politiques publiques dans un élan de patriotisme fiscal," a justifié Patrick Kanner. Une argumentation balayée par le rapporteur général LR Jean-François Husson, qui a qualifié l'amendement d'"objet amateur" arrivant "comme une météorite".
La ministre des Comptes publics minimise la crise financière
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a rappelé que la France n'avait pas de difficultés à lever des fonds, contrairement à 1983, date d'un précédent emprunt forcé. Une déclaration qui contraste avec les inquiétudes croissantes sur la crise des finances publiques.
Un échec symbolique pour la gauche
Cet échec s'inscrit dans une série de revers pour la gauche, qui peine à faire adopter des mesures de justice fiscale. La taxe Zucman, visant les plus grandes fortunes, avait également été rejetée. Les socialistes dénoncent une obstruction systématique de la droite sénatoriale.
Un débat qui dépasse le cadre budgétaire
Au-delà des enjeux financiers, ce rejet soulève des questions sur la stratégie des partis pour 2027. La droite, majoritaire au Sénat, semble déterminée à bloquer toute mesure perçue comme redistributive, tandis que la gauche accuse le gouvernement de désengagement fiscal.
Un contexte de tensions politiques accrues
Dans un climat marqué par la crise des vocations politiques et les tensions internes à la majorité présidentielle, cette opposition entre la gauche et la droite au Sénat illustre les divergences fondamentales sur la fiscalité et la solidarité nationale.