Emprunt forcé sur les riches : le Sénat de droite bloque une mesure de justice fiscale

Par Mathieu Robin 28/11/2025 à 21:19
Emprunt forcé sur les riches : le Sénat de droite bloque une mesure de justice fiscale

Le Sénat de droite bloque un emprunt forcé sur les riches, une mesure de justice fiscale portée par les socialistes.

Un projet socialiste rejeté par la droite sénatoriale

Le Sénat, dominé par la droite et le centre, a rejeté vendredi 28 novembre un amendement socialiste visant à instaurer un "emprunt forcé" auprès des 20 000 contribuables les plus aisés. Cette proposition, portée par Patrick Kanner, président du groupe socialiste, prévoyait un prêt à taux zéro d'une durée de cinq ans, remboursable par l'État sans intérêts.

Un "patriotisme fiscal" contesté

"On demande aux plus fortunés de nos concitoyens, les 0,05% de contribuables qui sont visés par ces amendements, de contribuer à ces politiques publiques dans un élan de patriotisme fiscal," a justifié Patrick Kanner. Une argumentation balayée par le rapporteur général LR Jean-François Husson, qui a qualifié l'amendement d'"objet amateur" arrivant "comme une météorite".

La ministre des Comptes publics minimise la crise financière

Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a rappelé que la France n'avait pas de difficultés à lever des fonds, contrairement à 1983, date d'un précédent emprunt forcé. Une déclaration qui contraste avec les inquiétudes croissantes sur la crise des finances publiques.

Un échec symbolique pour la gauche

Cet échec s'inscrit dans une série de revers pour la gauche, qui peine à faire adopter des mesures de justice fiscale. La taxe Zucman, visant les plus grandes fortunes, avait également été rejetée. Les socialistes dénoncent une obstruction systématique de la droite sénatoriale.

Un débat qui dépasse le cadre budgétaire

Au-delà des enjeux financiers, ce rejet soulève des questions sur la stratégie des partis pour 2027. La droite, majoritaire au Sénat, semble déterminée à bloquer toute mesure perçue comme redistributive, tandis que la gauche accuse le gouvernement de désengagement fiscal.

Un contexte de tensions politiques accrues

Dans un climat marqué par la crise des vocations politiques et les tensions internes à la majorité présidentielle, cette opposition entre la gauche et la droite au Sénat illustre les divergences fondamentales sur la fiscalité et la solidarité nationale.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (3)

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La Clusaz

il y a 1 semaine

Encore une mesure parisienne qui va se perdre dans les débats. Pendant ce temps, nos départements crèvent la dalle...

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L

Louise54

il y a 1 semaine

Selon l'INSEE, les 1% les plus riches détiennent 17% du patrimoine. Un emprunt forcé pourrait rapporter 10-15 milliards. Mais le Sénat préfère protéger ses amis.

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H

HGW_304

il y a 1 semaine

L'emprunt forcé, c'est comme un impôt mais en plus violent. Le Sénat bloque, les socialistes pleurent, et les riches rigolent. La comédie continue...

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E

EyeToEye71

il y a 1 semaine

@hgw-304 Cynisme à part, il faut bien financer les services publics. Mais faut-il vraiment un emprunt forcé ou une réforme plus large ?

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