ESS : un accord historique malgré les coupes budgétaires de Macron

Par Mathieu Robin 07/12/2025 à 19:21
ESS : un accord historique malgré les coupes budgétaires de Macron

L'ESS signe un accord historique malgré les coupes budgétaires de Macron, mais le secteur reste fragilisé par les réformes libérales.

Un accord sous tension dans un secteur en crise

Alors que l’économie sociale et solidaire (ESS) subit de plein fouet les coupes budgétaires du gouvernement Lecornu II, ses acteurs tentent de préserver les droits des salariés. Lundi 8 décembre, l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) doit signer un accord multiprofessionnel avec les syndicats du secteur, à l’exception notable de la CGT, farouchement opposée à la politique économique du gouvernement.

Un dixième accord, mais sans contrainte

Cet accord, le dixième depuis 2006, illustre la vitalité du dialogue social dans l’ESS. Pourtant, comme ses prédécesseurs, il reste non contraignant pour les entreprises. « C’est un accord-cadre, dont l’objectif est d’inciter à la négociation sans s’imposer directement aux employeurs », explique David Cluzeau, président de l’Udes, sous-entendant ainsi les limites d’un gouvernement qui privilégie le libéralisme au détriment des travailleurs.

Attractivité en berne face aux départs massifs

Le texte aborde toute la durée des parcours professionnels, un enjeu crucial alors que le secteur, qui emploie 2,7 millions de salariés, va devoir faire face à un quart de départs à la retraite d’ici 2030. « La transition démographique va bouleverser tout le rapport au travail », souligne David Cluzeau, évoquant la cohorte d’aidants familiaux et le vieillissement de la population active.

Pourtant, dans un contexte de crise des finances publiques et de restrictions budgétaires, l’ESS peine à attirer et fidéliser les salariés. « Avec des budgets moindres que le privé lucratif, nos entreprises doivent innover », résume David Cluzeau, pointant du doigt les inégalités structurelles entretenues par les politiques gouvernementales.

Un secteur en première ligne des réformes controversées

L’accord intervient alors que le gouvernement est accusé de démanteler progressivement le modèle social français. Les syndicats signataires, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC, espèrent que ce texte permettra de compenser les effets des réformes libérales. La CGT, en revanche, dénonce une illusion de dialogue social et appelle à une mobilisation plus large contre les politiques d’austérité.

Dans un contexte de crise des vocations politiques et de montée des extrêmes, l’ESS apparaît comme un rempart contre la précarité. Pourtant, sans moyens suffisants, son avenir reste incertain. « On ne peut pas penser le travail sans ces transformations », insiste David Cluzeau, rappelant que l’ESS est un pilier de la cohésion sociale, menacée par les choix budgétaires du gouvernement.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (4)

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J

julien-sorel-3

il y a 8 heures

L'ESS c'est cool, mais avec 1€ en poche, comment on fait ? Les jeunes ont besoin de jobs stables, pas de promesses en l'air. Le gouvernement nous prend pour des pigeons.

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D

Diogène

il y a 9 heures

Un accord historique ? Ou juste un coup de com' avant les élections ? L'ESS sera toujours le dindon de la farce budgétaire. Macron promet, le gouvernement coupe. Rien de nouveau sous le soleil.

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M

Mortimer

il y a 7 heures

@diogene L'accord montre que la France peut encore innover. En Europe, l'Allemagne et l'Italie soutiennent davantage leur ESS. On pourrait s'inspirer d'eux au lieu de râler.

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H

Hugo83

il y a 10 heures

Un accord historique, mais les moyens manquent. Macron doit trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et soutien aux acteurs locaux. L'ESS est un levier de cohésion sociale, pas un luxe.

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C

Corollaire

il y a 10 heures

@hugo83 L'ESS, c'est bien, mais à quel prix ? Ces structures coûtent cher à l'État. Le mérite individuel et l'initiative privée devraient primer sur les subventions. La France n'est pas une tirelire sans fond.

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Résonance

il y a 11 heures

L'accord signé est un progrès, mais les coupes budgétaires (selon la Cour des comptes) réduisent de 12% les subventions à l'ESS. Le secteur a besoin de stabilité financière pour innover. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.

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