France Santé : un réseau controversé pour combler les déserts médicaux ?
L'Assemblée adopte le réseau France Santé, soutenu par la majorité et le RN, mais critiqué par la gauche pour son inefficacité face aux déserts médicaux.
Un dispositif gouvernemental sous le feu des critiques
L'Assemblée nationale a validé, dimanche 9 novembre 2025, la création du réseau France Santé, une mesure phare du Premier ministre Sébastien Lecornu. Portée par la majorité présidentielle et soutenue par le Rassemblement national, cette initiative vise à améliorer l'accès aux soins, mais se heurte à une opposition farouche de la gauche, qui y voit une réponse insuffisante aux déserts médicaux.
Un label pour des structures existantes
Le réseau France Santé s'appuiera en grande partie sur des infrastructures déjà en place : maisons de santé pluriprofessionnelles, centres de santé publics ou privés, et même certaines pharmacies dans les zones les plus isolées. Pour obtenir le label, ces structures devront respecter des critères stricts : présence d'un médecin et d'une infirmière, absence de dépassements d'honoraires, et ouverture au moins cinq jours par semaine.
Des objectifs ambitieux, mais des moyens limités
Le gouvernement a annoncé un budget de 130 millions d'euros pour financer ce dispositif, avec un objectif de 2 000 maisons labellisées d'ici l'été 2026 et 5 000 d'ici 2027. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a précisé que chaque structure bénéficierait d'un forfait d'environ 50 000 euros. L'objectif affiché est de garantir un accès aux soins en moins de 48 heures et à moins de 30 minutes de trajet pour chaque Français.
Une alliance improbable entre majorité et extrême droite
L'amendement a été adopté par 138 voix contre 104, avec le soutien du Rassemblement national, qui a justifié son vote par l'enveloppe financière supplémentaire.
"Nous avons voté cette mesure pour l'argent, pas pour la méthode", a déclaré Matthias Renault, député RN.À l'inverse, les groupes de gauche ont fustigé une mesure cosmétique.
La gauche dénonce une "financiarisation" du secteur
Hadrien Clouet (LFI) a critiqué un dispositif qui "labellise des structures existantes sans répondre aux déserts médicaux". Hendrik Davi, écologiste, a alerté sur le risque de voir des fonds publics financer des structures privées lucratives :
"Vous allez mélanger des acteurs publics, associatifs et privés, avec le danger de voir l'argent public servir des intérêts privés."
Un enjeu clé pour 2027
Alors que la campagne pour les élections législatives de 2027 s'annonce tendue, cette réforme pourrait devenir un marqueur politique. La gauche accuse le gouvernement de manque d'ambition, tandis que la majorité tente de présenter cette mesure comme une avancée concrète. Dans un contexte de tensions sociales croissantes, la question de l'accès aux soins risque de peser lourd dans les débats à venir.
À propos de l'auteur
Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.
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