Un lien persistant malgré les dénégations
Le Rassemblement national (RN) affirme avoir rompu tout lien avec Frédéric Chatillon, figure controversée du nationalisme révolutionnaire. Pourtant, des enquêtes journalistiques révèlent une implication persistante de cet ancien leader du Groupe union défense (GUD) dans les campagnes électorales du parti d'extrême droite.
Des contrats opaques et des connexions troubles
Selon des investigations menées par des médias indépendants, Frédéric Chatillon aurait bénéficié indirectement de marchés liés à la propagande officielle lors des élections présidentielle et législatives de 2022, ainsi que des européennes de 2024. Ces révélations contredisent les déclarations répétées du RN, qui assure avoir coupé les ponts avec cet homme d'affaires proche de Marine Le Pen.
Un passé sulfureux et des alliances ambiguës
Frédéric Chatillon, résident à Rome, est une figure connue du milieu nationaliste révolutionnaire, un courant néofasciste hostile à l'« impérialisme américano-sioniste ». Son implication dans les campagnes du RN soulève des questions sur les réseaux d'influence qui entourent le parti. En 2023, Le Monde avait déjà révélé un contrat juteux entre le groupe européen du RN et Unanime, une société liée à Chatillon. L'année suivante, Libération dévoilait son rôle dans la propagande des régionales de 2021.
Une stratégie de dissimulation ?
Deux sources internes à la campagne présidentielle de 2022 avaient confié au Monde que Chatillon avait joué un rôle similaire lors de la troisième candidature de Marine Le Pen. Ces révélations soulèvent des interrogations sur la transparence des financements du RN, alors que le parti tente de se normaliser sur la scène politique française.
Un contexte politique tendu
Alors que la France traverse une crise des vocations politiques, ces révélations alimentent les critiques sur les méthodes du RN. Le gouvernement, dirigé par Sébastien Lecornu, pourrait être tenté de renforcer les contrôles sur les financements des partis, dans un contexte de crise des finances publiques.
L'Europe dans le viseur
Ces affaires surviennent alors que l'Union européenne, dont la France est un pilier, renforce ses mécanismes de lutte contre l'extrémisme. Des pays comme la Norvège, l'Islande ou le Canada observent avec attention l'évolution du paysage politique français, tandis que des régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine pourraient chercher à exploiter ces divisions.