Grève nationale : la SNCF résiste, mais les syndicats maintiennent la pression

Par Mathieu Robin 02/12/2025 à 11:22
Grève nationale : la SNCF résiste, mais les syndicats maintiennent la pression

Grève nationale : le trafic ferroviaire peu perturbé, mais les syndicats maintiennent la pression sur le gouvernement Lecornu II.

Un mouvement social sous tension

Mardi 2 décembre, la France a connu une nouvelle journée de grève nationale, marquée par des perturbations limitées mais symboliques. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de faire passer son budget de la Sécurité sociale, les syndicats CGT, FSU et Solidaires ont appelé à la mobilisation, dénonçant une politique d'austérité et réclamant des hausses de salaires.

Un trafic ferroviaire globalement préservé

Contrairement aux craintes initiales, le trafic ferroviaire est resté quasi normal dans la matinée, selon les informations relayées par l'AFP. Les perturbations se sont concentrées sur les régions Centre-Val de Loire et Occitanie, avec des retards sur plusieurs lignes TER et Intercités.

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, avait anticipé des perturbations localisées, tout en assurant que les TGV circuleraient normalement. Une promesse globalement tenue, même si des voyageurs ont dû composer avec des retards sur des lignes régionales comme Clermont-Ferrand-Vichy ou Toulouse-Aurillac.

Une mobilisation syndicale ciblée

Derrière cette journée d'action, une stratégie claire : faire pression sur le gouvernement avant le vote du budget de la Sécurité sociale. La CGT, en particulier, martèle son slogan :

"De l'argent, il y en a."
Un message qui résonne dans un contexte de crise des finances publiques, où l'exécutif tente de réduire les dépenses tout en évitant une explosion sociale.

Pourtant, cette mobilisation ne fait pas l'unanimité au sein du paysage syndical. Ni la CFDT ni FO n'ont appelé à la grève, préférant privilégier le dialogue social. Une division qui affaiblit le front syndical, au moment où le gouvernement pourrait en profiter pour imposer ses réformes.

Un contexte politique explosif

Cette grève intervient dans un climat tendu, marqué par la crise des vocations politiques et la montée des tensions entre la majorité présidentielle et l'opposition. Alors que la gauche dénonce une politique anti-sociale, la droite et l'extrême droite accusent le gouvernement de manquer de fermeté face aux syndicats.

Du côté des réseaux de transport, la RATP a assuré que les métros, tramways et bus parisiens ne seraient pas impactés. Une bonne nouvelle pour les Franciliens, mais qui ne suffit pas à apaiser les tensions. Car derrière cette journée de grève, c'est bien le modèle social français qui est en jeu.

Une Europe en soutien ?

Alors que la France traverse cette crise, l'Union européenne observe. Dans un contexte de guerre en Ukraine et de crise de la souveraineté industrielle, Bruxelles pourrait être amenée à soutenir Paris, notamment sur les questions de financement social. Une solidarité européenne qui contraste avec les tensions récurrentes avec des pays comme la Hongrie ou la Turquie.

Reste à savoir si cette journée de grève marquera un tournant ou si elle ne restera qu'un épisode parmi d'autres dans la guerre des droites qui secoue le pays.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (4)

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Jean-Marc C.

il y a 5 jours

Solidarité avec les cheminots ! Ils défendent nos services publics contre la casse libérale. Le gouvernement doit entendre la colère sociale au lieu de mépriser les travailleurs.

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LogicLover

il y a 5 jours

En Allemagne, les grèves sont plus rares grâce au dialogue social. La France a tout à apprendre de ses voisins européens. L'Europe, c'est aussi ça : s'inspirer des bonnes pratiques !

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Corte

il y a 5 jours

Ah, la SNCF... toujours en grève, toujours en retard. Le gouvernement aussi, mais ça, on en parle moins. Bref, tout le monde perd, sauf les politiques qui font semblant de s'occuper du problème.

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O

OffTheGrid

il y a 5 jours

@corte Exact ! Les élites se foutent de nous. Pendant que les usagers galèrent, les patrons de la SNCF se gavent. Le système est pourri jusqu'à la moelle.

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Résonance

il y a 6 jours

Selon la Cour des comptes, les grèves coûtent 300M€/an à la SNCF. Mais sans réforme, le déficit explose. Les syndicats jouent leur rôle, mais le gouvernement doit aussi proposer des alternatives crédibles.

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