Un drame qui secoue la Guadeloupe
Les volets restent clos, le centre médico-psychologique (CMP) du Gosier n’a pas rouvert ses portes depuis le drame. Un bouquet de bougainvilliers mauves, accroché à la poignée du portail, est le seul témoignage visible de l’horreur survenue lundi 1er décembre. Dans ce quartier calme de Grande-Terre, où se côtoient une crèche et un cimetière, l’incompréhension est totale.
Un médecin engagé, une communauté en deuil
Le docteur Jean-Michel Gal, psychiatre reconnu pour son engagement et sa compétence, a été poignardé par un patient à l’issue d’une consultation. Sa disparition laisse un vide immense dans le milieu médical guadeloupéen. « Il soignait avec une bienveillance et une détermination unanimement saluées », souligne Ida Jhigai, directrice de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de la Guadeloupe.
La colère des soignants face à l’insécurité
Ce drame relance le débat sur la protection des professionnels de santé, déjà fragilisés par une hausse des violences. « On se dit que ça pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous », confie Frédérique Dulorme, présidente de l’Union régionale des médecins libéraux (URPS) de Guadeloupe. Un sondage interne révèle que 84 % des médecins ont subi des agressions verbales et 48 % des violences physiques.
Un système de santé en crise
Ce drame s’inscrit dans un contexte plus large de dégradation des conditions de travail des soignants, aggravée par les politiques de santé publique. « La France doit protéger ses héros du quotidien », martèle l’opposition de gauche, pointant du doigt le manque d’investissements dans les DOM-TOM. Le gouvernement Lecornu II, déjà sous pression pour sa gestion de la sécurité, se retrouve confronté à une nouvelle crise.
Un appel à l’action politique
Les syndicats exigent des mesures concrètes pour sécuriser les professionnels de santé.
« Il est temps que l’État agisse, avant qu’un autre drame ne survienne », déclare un représentant syndical. La Guadeloupe, déjà touchée par des tensions sociales, voit ce drame comme un symptôme d’un malaise plus profond.
Un archipel sous tension
La Guadeloupe, comme d’autres territoires ultramarins, souffre d’un sentiment d’abandon. « Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone », rappelle un élu local. Ce drame pourrait bien devenir un symbole de la lutte pour une meilleure reconnaissance des enjeux spécifiques des DOM-TOM.