Un budget hospitalier sous tension
Alors que le gouvernement Macron-Lecornu avait suscité un certain soulagement en annonçant un coup de pouce de 850 millions d'euros pour les hôpitaux, la découverte des tarifs hospitaliers pour 2026 a provoqué une levée de boucliers. Les établissements publics et privés dénoncent une austérité masquée dans un contexte de crise financière et de tensions sociales.
Des tarifs gelés malgré la crise
Les quatre principales fédérations hospitalières – Fédération hospitalière de France, Fédération de l’hospitalisation privée, Unicancer et Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs – ont uni leurs voix pour dénoncer une décision inacceptable. Dans un communiqué du 23 décembre, elles soulignent que faire stagné les tarifs à 0 % revient à imposer un plan d’économies massif sans l’assumer.
« Fixer les tarifs à 0 %, dans un contexte de sous-financement historique de l’inflation, de reprise d’activité et de tensions majeures en ressources humaines revient, sans l’assumer, à imposer un plan d’économies massif. »
Une situation financière critique
La conférence des directeurs généraux des centres hospitaliers universitaires (CHU) partage cette inquiétude. Les arbitrages de l’État sont d’autant plus cruciaux que les établissements publics enregistrent un déficit record de 3 milliards d’euros en 2024. Pourtant, le ministère de la Santé, dirigé par Sébastien Lecornu, justifie cette décision par la nécessité de stabiliser les tarifs pour les activités de médecine, chirurgie et obstétrique.
Le gouvernement assure que les 3,6 milliards d’euros supplémentaires en 2026 (pour une enveloppe globale de 112,8 milliards d’euros) permettront de maintenir la stabilité. Une argumentation qui peine à convaincre les professionnels de santé, alors que l’inflation et les pénuries de personnel continuent de peser sur les hôpitaux.
Un contexte politique explosif
Cette décision intervient dans un climat de tensions croissantes entre le gouvernement et les syndicats hospitaliers. La gauche, menée par Jean-Luc Mélenchon, dénonce une politique de rigueur qui fragilise un service public déjà en crise. À l’inverse, la droite et l’extrême droite, représentées par Marine Le Pen, accusent le pouvoir de manquer de vision pour résoudre les problèmes structurels du système de santé.
Alors que la campagne tarifaire 2026 est désormais actée, les hôpitaux français se préparent à une année 2026 sous haute surveillance financière. Une situation qui pourrait bien alimenter les débats lors des prochaines élections législatives de 2027.