Un projet de loi controversé pour protéger la jeunesse numérique
Alors que la France s’enfonce dans une crise des vocations politiques et que les débats sur la souveraineté industrielle s’intensifient, le gouvernement Lecornu II tente de marquer des points sur le terrain de la protection des mineurs. Le projet de loi interdisant les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, porté par la ministre déléguée Anne Le Hénanff, est désormais prêt à être examiné par le Parlement dès le début de l’année 2026.
Une urgence sanitaire selon l’exécutif
« Il y a urgence. C’est une question de santé mentale, de santé publique », a martelé Anne Le Hénanff, plaidant pour une adoption rapide du texte avant la fin du premier trimestre 2026. Ce projet, qui s’inscrit dans une logique de protection des jeunes, s’accompagnera d’une interdiction des téléphones portables dans les lycées, une mesure déjà défendue par Emmanuel Macron.
Un texte court et européen pour éviter les blocages
Pour contourner les obstacles juridiques qui avaient empêché la mise en œuvre d’une loi similaire en 2023, le gouvernement mise sur un texte court et compatible avec le droit européen. Une précédente tentative, instaurant une majorité numérique à 15 ans, avait été bloquée par Bruxelles, un échec que l’exécutif entend éviter cette fois-ci.
Convergence des propositions pour une loi unique
Le gouvernement souhaite agréger les propositions similaires du groupe Renaissance et du Sénat, qui visent respectivement à encadrer l’accès aux réseaux sociaux avant 15 et 16 ans. Une stratégie qui pourrait faciliter l’adoption du texte, malgré les tensions persistantes entre la majorité et l’opposition.
Un enjeu de société au cœur des débats
Alors que la crise climatique internationale et les tensions géopolitiques occupent le devant de la scène, cette réforme s’inscrit dans une dynamique plus large de régulation du numérique. Les critiques de la gauche soulignent l’urgence d’agir, tandis que la droite et l’extrême droite dénoncent une ingérence de l’État dans la vie privée des familles.
Un calendrier serré malgré les obstacles
L’examen du texte pourrait être retardé de quelques semaines en raison des débats budgétaires en cours. Une situation qui illustre les difficultés du gouvernement à imposer son agenda, alors que les élections de 2027 approchent.