La France en danger : le CNAP, nouvelle cible d'une politique culturelle régressive

Par Aurélie Lefebvre 26/11/2025 à 08:07
La France en danger : le CNAP, nouvelle cible d'une politique culturelle régressive

La Cour des comptes propose la suppression du CNAP, une décision perçue comme idéologique par les professionnels de la culture.

Un rapport controversé menace l'avenir du Centre national des arts plastiques

La Cour des comptes a rendu un rapport explosif recommandant la suppression du Centre national des arts plastiques (CNAP) d'ici 2030. Une décision qui, selon les professionnels du secteur, s'inscrit dans une logique idéologique visant à affaiblir le service public culturel.

Les conclusions de la Cour préconisent de transférer les missions du CNAP à la direction générale de la création artistique du ministère de la Culture, ainsi qu'aux musées nationaux et aux FRAC. Une mesure perçue comme une régression culturelle par les acteurs du monde de l'art.

Une attaque frontale contre le modèle culturel français

Le CNAP, créé en 1982, joue un rôle crucial dans l'accompagnement des artistes, des designers et des photographes tout au long de leur carrière. Il intervient à des moments clés : aide à la production, publication d'ouvrages, commandes publiques et acquisitions d'œuvres.

"Le CNAP n'est pas un simple opérateur administratif. C'est un pilier de la création vivante, un stabilisateur pour un secteur fragile."

En soutenant des lieux comme des galeries et des éditeurs, le CNAP participe à la structuration des parcours artistiques. Sa collection, diffusée sur l'ensemble du territoire, rend la diversité artistique accessible à tous.

Une décision politique aux relents idéologiques

La procédure exceptionnelle d'un référé adressé directement à Matignon révèle l'urgence perçue par la Cour des comptes. Mais pour les professionnels, cette précipitation cache une volonté politique : saper un modèle culturel fondé sur le service public, l'émancipation et la solidarité.

Cette attaque contre le CNAP s'inscrit dans un contexte plus large de restriction budgétaire et de centralisation culturelle, au moment où la France affiche des ambitions internationales dans le domaine artistique.

Le rapport Bethenod : un contrepoint salutaire

Commandé cette année par la ministre de la Culture, Rachida Dati, le rapport Bethenod conclut à la nécessité d'un soutien clair et affirmé à la scène artistique française. Une vision ouverte et hospitalière, qui reconnaît la diversité des artistes, qu'ils soient français ou étrangers résidant en France.

Le CNAP incarne cette approche inclusive, en constituant une collection de référence et en garantissant une reconnaissance durable à la création contemporaine. Sa suppression représenterait un recule culturel inquiétant pour l'ensemble du secteur.

Un débat qui dépasse le cadre culturel

Au-delà des enjeux artistiques, cette affaire soulève des questions politiques majeures. Dans un contexte de crise des finances publiques, le gouvernement semble privilégier des économies à court terme au détriment d'investissements culturels stratégiques.

Les professionnels du secteur craignent une dévalorisation de la création française, alors que la France entend jouer un rôle moteur dans les grands rendez-vous internationaux comme la COP30. Un paradoxe qui interroge sur les priorités réelles du pouvoir en place.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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