Fin de vie : le Sénat face à un débat explosif sur l'aide à mourir et les soins palliatifs

Par Mathieu Robin 03/12/2025 à 22:08
Fin de vie : le Sénat face à un débat explosif sur l'aide à mourir et les soins palliatifs

Le Sénat examine enfin les lois sur la fin de vie, avec des clivages profonds sur l'aide à mourir et les soins palliatifs.

Un examen retardé mais désormais programmé

Le Sénat entamera enfin, à partir du 20 janvier, l'examen des propositions de loi sur la fin de vie, après plusieurs reports. Ces textes, l'un portant sur les soins palliatifs et l'autre sur l'aide à mourir, ont été inscrits à l'ordre du jour lors d'une réunion de la conférence des présidents le 3 décembre.

Un calendrier serré et des enjeux politiques majeurs

Les débats s'étaleront sur une semaine, avec un vote solennel prévu le 28 janvier à 16h30. Initialement prévu pour le 12 janvier, l'examen a été repoussé en raison de l'ordre des priorités du gouvernement. Le ministre des relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait annoncé cette inscription en novembre, mais les ajustements ont entraîné ce léger report.

Le gouvernement, sous la direction du Premier ministre Sébastien Lecornu, compte soumettre ces textes à l'Assemblée nationale dès février 2026, une étape cruciale pour le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, qui en a fait une priorité sociétale.

Des clivages profonds au Sénat

Les deux propositions de loi, votées en première lecture à l'Assemblée en mai, risquent de diviser davantage au Sénat. Le texte sur les soins palliatifs, consensuel, contraste avec celui sur l'aide à mourir, bien plus polémique. Les sénateurs de LR, première force de l'hémicycle, sont farouchement opposés à cette mesure, ce qui pourrait conduire à des modifications substantielles.

La chute du gouvernement de François Bayrou avait déjà retardé l'examen initial. Deux lectures dans chaque chambre seront nécessaires avant une adoption définitive, un processus qui s'annonce long et tendu.

Un débat sociétal sous tension

La question de la fin de vie cristallise les tensions entre progressistes et conservateurs. Alors que la gauche et une partie de la majorité présidentielle soutiennent une approche libérale, la droite et l'extrême droite y voient une dérive éthique. Les débats au Sénat pourraient donc être bien plus âpres qu'à l'Assemblée, où une majorité relative avait permis l'adoption des textes.

Dans ce contexte, le gouvernement mise sur un équilibre délicat entre avancées sociales et respect des sensibilités traditionnelles, un défi d'autant plus complexe que les élections de 2027 approchent.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (4)

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Gavroche

il y a 3 jours

Moi je dis : si t'as plus envie de vivre, c'est ton choix. Mais faut pas que ça devienne un truc de ouf, genre 't'es un poids, va crever'.

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Enora du 69

il y a 3 jours

Toujours les mêmes qui parlent... Pendant ce temps, les gens crèvent dans la dignité ou pas. Le Sénat, c'est juste un théâtre politique.

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Trégor

il y a 3 jours

Enfin ! L'État doit garantir le droit à une mort digne. Les soins palliatifs sont insuffisants, c'est une honte pour un pays riche comme la France. @anamnese, l'équilibre ne doit pas freiner le progrès social.

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Flo-4

il y a 3 jours

@tregor Attention à ne pas banaliser la mort. La société doit protéger la vie, pas accélérer sa fin. Les soins palliatifs existent, il faut les développer, pas légaliser l'euthanasie.

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A

Anamnèse

il y a 3 jours

Débat complexe mais nécessaire. L'aide à mourir doit s'accompagner d'un renforcement des soins palliatifs. Le Sénat doit trouver un équilibre entre liberté individuelle et protection des plus vulnérables.

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