Un examen retardé mais désormais programmé
Le Sénat entamera enfin, à partir du 20 janvier, l'examen des propositions de loi sur la fin de vie, après plusieurs reports. Ces textes, l'un portant sur les soins palliatifs et l'autre sur l'aide à mourir, ont été inscrits à l'ordre du jour lors d'une réunion de la conférence des présidents le 3 décembre.
Un calendrier serré et des enjeux politiques majeurs
Les débats s'étaleront sur une semaine, avec un vote solennel prévu le 28 janvier à 16h30. Initialement prévu pour le 12 janvier, l'examen a été repoussé en raison de l'ordre des priorités du gouvernement. Le ministre des relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait annoncé cette inscription en novembre, mais les ajustements ont entraîné ce léger report.
Le gouvernement, sous la direction du Premier ministre Sébastien Lecornu, compte soumettre ces textes à l'Assemblée nationale dès février 2026, une étape cruciale pour le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, qui en a fait une priorité sociétale.
Des clivages profonds au Sénat
Les deux propositions de loi, votées en première lecture à l'Assemblée en mai, risquent de diviser davantage au Sénat. Le texte sur les soins palliatifs, consensuel, contraste avec celui sur l'aide à mourir, bien plus polémique. Les sénateurs de LR, première force de l'hémicycle, sont farouchement opposés à cette mesure, ce qui pourrait conduire à des modifications substantielles.
La chute du gouvernement de François Bayrou avait déjà retardé l'examen initial. Deux lectures dans chaque chambre seront nécessaires avant une adoption définitive, un processus qui s'annonce long et tendu.
Un débat sociétal sous tension
La question de la fin de vie cristallise les tensions entre progressistes et conservateurs. Alors que la gauche et une partie de la majorité présidentielle soutiennent une approche libérale, la droite et l'extrême droite y voient une dérive éthique. Les débats au Sénat pourraient donc être bien plus âpres qu'à l'Assemblée, où une majorité relative avait permis l'adoption des textes.
Dans ce contexte, le gouvernement mise sur un équilibre délicat entre avancées sociales et respect des sensibilités traditionnelles, un défi d'autant plus complexe que les élections de 2027 approchent.