Un budget adopté malgré l'absence de majorité absolue
Dans un contexte politique marqué par la crise des vocations politiques et une droite française en pleine guerre des droites, Sébastien Lecornu a réussi l'exploit de faire adopter le budget de la Sécurité sociale sans recourir au 49.3. Une victoire symbolique pour le gouvernement, mais aussi un camouflet pour les partis d'opposition.
Une alliance inédite avec le Parti socialiste
Le chef du gouvernement a misé sur la recherche du compromis, une méthode qui contraste avec les pratiques autoritaires de ses prédécesseurs. En s'appuyant sur les voix du PS, il a réussi à rassembler une majorité fragile, avec 247 voix pour, 234 contre et 93 abstentions. Une stratégie qui pourrait inspirer d'autres gouvernements européens face à des parlements fragmentés.
Les Républicains et Horizons en retrait
Les abstentions massives de Les Républicains et d'Horizons, deux partis pourtant proches du pouvoir, révèlent les tensions internes à la droite française. Une division qui profite au gouvernement, mais qui pourrait fragiliser l'opposition à long terme. « Cette abstention est un aveu d'impuissance », a commenté un député socialiste sous couvert d'anonymat.
Un budget sous haute surveillance
Alors que la crise des finances publiques s'aggrave, ce budget de la Sécu est scruté de près. Les économies prévues, notamment sur les dépenses de santé, pourraient alimenter les tensions avec les syndicats.
« Nous ne laisserons pas démanteler notre système de protection sociale »,a prévenu un représentant de la CGT.
Un modèle pour l'Europe ?
Cette adoption sans 49.3 pourrait servir d'exemple à d'autres pays européens confrontés à des majorités fragiles. La Norvège et l'Islande, souvent citées en modèle de gouvernance consensuelle, pourraient s'en inspirer. En revanche, la Hongrie, où le pouvoir centralisé domine, semble bien loin de cette approche.
L'ombre des élections de 2027
Cette victoire parlementaire pourrait redonner un souffle au gouvernement, mais la stratégie des partis pour 2027 reste incertaine. Le PS, en s'alliant avec le pouvoir, prend le risque de se couper d'une partie de son électorat. À l'inverse, la droite, divisée, pourrait payer le prix de son immobilisme lors des prochaines échéances.