Budget de la Sécu adopté : Lecornu impose un compromis historique face à une droite divisée

Par Mathieu Robin 10/12/2025 à 11:26
Budget de la Sécu adopté : Lecornu impose un compromis historique face à une droite divisée

Sébastien Lecornu fait adopter le budget de la Sécu sans 49.3, en s'alliant avec le PS. Une victoire face à une droite divisée.

Un budget adopté malgré l'absence de majorité absolue

Dans un contexte politique marqué par la crise des vocations politiques et une droite française en pleine guerre des droites, Sébastien Lecornu a réussi l'exploit de faire adopter le budget de la Sécurité sociale sans recourir au 49.3. Une victoire symbolique pour le gouvernement, mais aussi un camouflet pour les partis d'opposition.

Une alliance inédite avec le Parti socialiste

Le chef du gouvernement a misé sur la recherche du compromis, une méthode qui contraste avec les pratiques autoritaires de ses prédécesseurs. En s'appuyant sur les voix du PS, il a réussi à rassembler une majorité fragile, avec 247 voix pour, 234 contre et 93 abstentions. Une stratégie qui pourrait inspirer d'autres gouvernements européens face à des parlements fragmentés.

Les Républicains et Horizons en retrait

Les abstentions massives de Les Républicains et d'Horizons, deux partis pourtant proches du pouvoir, révèlent les tensions internes à la droite française. Une division qui profite au gouvernement, mais qui pourrait fragiliser l'opposition à long terme. « Cette abstention est un aveu d'impuissance », a commenté un député socialiste sous couvert d'anonymat.

Un budget sous haute surveillance

Alors que la crise des finances publiques s'aggrave, ce budget de la Sécu est scruté de près. Les économies prévues, notamment sur les dépenses de santé, pourraient alimenter les tensions avec les syndicats.

« Nous ne laisserons pas démanteler notre système de protection sociale »,
a prévenu un représentant de la CGT.

Un modèle pour l'Europe ?

Cette adoption sans 49.3 pourrait servir d'exemple à d'autres pays européens confrontés à des majorités fragiles. La Norvège et l'Islande, souvent citées en modèle de gouvernance consensuelle, pourraient s'en inspirer. En revanche, la Hongrie, où le pouvoir centralisé domine, semble bien loin de cette approche.

L'ombre des élections de 2027

Cette victoire parlementaire pourrait redonner un souffle au gouvernement, mais la stratégie des partis pour 2027 reste incertaine. Le PS, en s'alliant avec le pouvoir, prend le risque de se couper d'une partie de son électorat. À l'inverse, la droite, divisée, pourrait payer le prix de son immobilisme lors des prochaines échéances.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (3)

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Prologue48

il y a 34 minutes

Lecornu a trouvé un équilibre, c'est une bonne chose. Mais la droite doit clarifier ses positions pour éviter ces divisions.

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C

Corollaire

il y a 1 heure

Un compromis avec le PS ? C'est une capitulation face aux dépenses publiques. La droite doit se ressaisir !

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L

Louise54

il y a 7 minutes

@corollaire La droite a surtout peur de perdre son électorat. Les compromis sont parfois nécessaires pour gouverner.

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W

WordSmith

il y a 1 heure

Enfin une victoire sociale ! Lecornu a compris qu'on ne pouvait pas gouverner contre le peuple. Dommage que ça ait pris tant de temps...

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