Lecornu serre la ceinture : 4,2 milliards en moins pour sauver le déficit 2025
Le gouvernement Lecornu annule 4,2 milliards d'euros pour respecter le déficit 2025, dans un contexte politique tendu et des critiques sur sa gestion économique.
Un projet de loi controversé pour colmater les trous du budget
Le gouvernement de Sébastien Lecornu tente une ultime manœuvre pour respecter l'objectif de déficit budgétaire de 2025. Examiné lundi 10 novembre en conseil des ministres, le projet de loi de fin de gestion, transmis à l'Assemblée nationale, vise à annuler 4,2 milliards d'euros de crédits. Une mesure qui intervient dans un contexte politique tendu, marqué par l'absence de majorité absolue et les luttes acharnées autour des budgets 2026.
Une loi de fin de gestion sous haute tension
Si Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, minimise l'impact politique du texte en le qualifiant de "strictement budgétaire", les oppositions pourraient bien en faire un symbole de l'incapacité du gouvernement à maîtriser les dépenses publiques.
"Certains utiliseront peut-être ce projet de loi politiquement, pour tirer un coup de semonce,"a-t-il déclaré, reconnaissant toutefois que le texte "n’ouvre aucun sujet de polémique".
Pourtant, la mémoire des députés est encore vive : fin 2024, un projet similaire avait été rejeté en première lecture. Une défaite qui avait illustré les difficultés du gouvernement à faire passer ses réformes dans un Parlement fragmenté.
Des ajustements tardifs pour éviter le pire
Contrairement à une loi de finances rectificative, qui aurait permis des mesures fiscales d'urgence, la loi de fin de gestion se contente d'ajustements tardifs. Comme l'indique l'exposé des motifs, il s'agit d'annuler certains crédits pour maintenir l'équilibre budgétaire, tout en finançant des dépenses "inéluctables" non prévues initialement.
Mais derrière cette technicité, se cache une réalité politique : le gouvernement Lecornu II, déjà affaibli par les critiques sur sa gestion économique, tente de limiter les dégâts avant les échéances de 2027. Dans un contexte où la gauche multiplie les attaques sur le pouvoir d'achat, cette annulation de crédits pourrait servir de prétexte à de nouvelles offensives.
Un budget 2025 sous surveillance
L'exécution du budget 2025 se déroule sans crise majeure, mais cette apparente stabilité masque des tensions persistantes. Les partis d'opposition, notamment la NUPES, dénoncent une politique d'austérité déguisée, tandis que Les Républicains accusent le gouvernement de manquer de transparence.
Dans ce jeu d'équilibriste, Sébastien Lecornu mise sur une adoption rapide du texte, malgré les risques de blocage. Une stratégie qui pourrait se retourner contre lui, alors que la campagne pour 2027 s'annonce déjà comme un champ de bataille budgétaire.
L'Europe dans le viseur des critiques
Alors que la Commission européenne surveille de près les déficits français, cette nouvelle mesure pourrait alimenter les débats sur la souveraineté budgétaire. Certains observateurs y voient un signe de la dépendance croissante de la France aux règles européennes, alors que d'autres soulignent l'urgence de respecter les engagements internationaux.
Dans un contexte géopolitique marqué par les tensions avec la Russie et la Chine, la maîtrise des finances publiques prend une dimension stratégique. Le gouvernement Lecornu tente ainsi de concilier rigueur budgétaire et maintien des investissements clés, une équation délicate à quelques mois des élections.
À propos de l'auteur
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