Les ex-frondeurs socialistes sauvent le budget de la Sécu : un virage stratégique ou une trahison ?

Par Aurélie Lefebvre 16/12/2025 à 16:07
Les ex-frondeurs socialistes sauvent le budget de la Sécu : un virage stratégique ou une trahison ?

Les ex-frondeurs socialistes ont sauvé le budget de la Sécu, mais ce compromis interroge sur leur stratégie pour 2027.

Un vote serré sous haute tension

Mardi 9 décembre, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) par une marge des plus étroites : 63 des 69 députés socialistes ont apporté leur soutien au texte. Une victoire arrachée de justesse, qui marque un tournant dans la relation entre le Parti socialiste (PS) et le gouvernement de Sébastien Lecornu.

Des concessions arrachées après des mois de négociations

Cette adoption n’aurait pas été possible sans les longues tractations menées par les socialistes, notamment avec deux figures emblématiques : Jérôme Guedj (Essonne) et Laurent Baumel (Indre-et-Loire). Ces deux députés, anciens membres du cénacle des frondeurs sous François Hollande, ont joué un rôle décisif pour obtenir des avancées majeures :

  • La suspension de la réforme des retraites, un sujet explosif depuis des années.
  • Une hausse de 3 % de l’Objectif national de dépenses d’assurance-maladie (Ondam), soit un gain de 8 milliards d’euros en 2026.

Ces concessions, bien que modestes, ont permis de désamorcer les tensions au sein du groupe socialiste, où certains députés menaçaient de voter contre le budget.

Un revirement stratégique ou une trahison du passé ?

Pour les observateurs, ce vote pose une question cruciale : s’agit-il d’une stratégie politique avisée ou d’un reniement des principes défendus par les frondeurs sous Hollande ?

En 2014, Baumel et Guedj s’étaient opposés avec virulence à la politique économique du gouvernement socialiste.

"Nous ne pouvons pas accepter une austerité qui frappe les plus fragiles",
avaient-ils alors déclaré. Dix ans plus tard, leur soutien au budget de Lecornu interroge.

Certains y voient une nécessité tactique : le PS, affaibli par les défaites électorales, cherche à se repositionner avant les élections de 2027. D’autres dénoncent un compromis dangereux, qui pourrait affaiblir la crédibilité du parti sur les questions sociales.

L’ombre de 2027 plane sur les négociations

Alors que la stratégie des partis pour 2027 s’annonce comme un enjeu majeur, ce vote révèle les tensions internes au PS. Olivier Faure, premier secrétaire, et Boris Vallaud, président du groupe, ont tenté de présenter ce compromis comme une victoire.

"Nous avons obtenu des avancées concrètes pour les Français",

a déclaré Faure, minimisant les critiques. Mais dans les rangs socialistes, certains murmurent que ce vote pourrait affaiblir le parti sur le long terme.

Reste à savoir si cette alliance avec le gouvernement Lecornu sera perçue comme une nécessité ou une trahison par les électeurs.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (5)

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Prophète lucide

il y a 46 minutes

Ahah, les frondeurs qui sauvent la Sécu… La prochaine fois, ils voteront pour la privatisation des hôpitaux. Le cirque continue, les amis.

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Avoriaz

il y a 1 heure

Enfin une bonne nouvelle ! La Sécu est un droit, pas un privilège. Ces ex-frondeurs ont compris qu’il fallait défendre le système de santé, même si c’est avec le gouvernement actuel. Bravo !

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C

Carnac

il y a 1 heure

@avoriaz Tu parles de trahison ? Ils ont sauvé un budget vital. La politique, c’est parfois choisir le moindre mal. @ophelie, votre vision libérale ignore les réalités sociales.

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N

Nocturne

il y a 2 heures

La politique, c’est l’art du compromis, pas du dogmatisme. La politique, c’est l’art du compromis, pas du dogmatisme. La politique, c’est l’art du compromis, pas du dogmatisme. La politique, c’est l’art du compromis, pas du dogmatisme.

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Trégor

il y a 1 heure

Leur 'virage' est juste une preuve que le PS est mort. Ils sauvent la Sécu pour sauver leur peau en 2027. Pathétique. @nocturne, le pragmatisme a des limites.

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Ophélie

il y a 2 heures

Trahison ou pragmatisme ? Ces socialistes devraient plutôt défendre le mérite et arrêter de taxer les travailleurs pour financer un système inefficace. La France a besoin de réformes, pas de compromis.

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LogicLover

il y a 2 heures

En Europe, on voit des compromis similaires en Allemagne ou en Espagne. La politique, c’est l’art du compromis, pas du dogmatisme. @ophelie, la Sécu est un pilier social, pas un 'assistanat'.

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Max95

il y a 30 minutes

D’après la Cour des comptes, ce budget évite un déficit de 3,2 milliards. Oui, c’est un compromis, mais les chiffres parlent. @ophelie, les réformes libérales ne sont pas toujours la solution.

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Lucie-43

il y a 7 minutes

@max95 Les chiffres, oui, mais à quel prix ? La Sécu coûte trop cher et les cotisations étouffent les entreprises. Il faut réduire les dépenses, pas les augmenter.

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M

Mittelbergheim

il y a 3 heures

Les ex-frondeurs qui sauvent le budget de la Sécu, c’est un peu le meme du 'je te hais mais je vote pour toi' en politique. Ils jouent leur carte 2027, c’est clair.

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