Une décision contestée par les syndicats
Le président Emmanuel Macron a annoncé vendredi son intention d'étendre l'interdiction des téléphones portables au lycée dès la rentrée prochaine, une mesure déjà en vigueur dans les collèges depuis 2025. Une annonce qui suscite des critiques, notamment de la part du SNES-FSU, principal syndicat du secondaire, qui y voit une décision « précipitée et communicationnelle ».
Un dispositif coûteux et mal appliqué
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, souligne que le système « portable en pause » testé dans les collèges n'a pas été généralisé en raison de son coût élevé. « Autour de 8 500 euros par établissement », précise-t-elle, un budget que de nombreux collèges ne peuvent assumer. « C'est un peu plus de la moitié des collèges qui n'ont pas pu le mettre en place », ajoute-t-elle, dénonçant une mesure « déconnectée des réalités scolaires ».
Un bilan contesté
Alors que le président affirme que les retours sont « plutôt positifs », le syndicat conteste cette analyse. « On n'a pas sorti le portable du collège », affirme Sophie Vénétitay, qui regrette l'absence de bilan partagé avec le ministère. « Le président se trompe ou ne dit pas la réalité », assène-t-elle, avant de tempérer : « Là où ça a été mis en place, dans les petits établissements, les retours sont plutôt positifs. »
Une mesure symbolique face au cyberharcèlement
Le syndicat rappelle que la majorité du harcèlement et du cyberharcèlement se déroule en dehors de l'école, souvent à domicile. « L'école devra prendre sa part, mais ne pourra pas tout faire », souligne Sophie Vénétitay, appelant à une approche plus globale impliquant les parents. Une position qui rejoint les critiques de la gauche, qui dénonce une mesure « cosmétique » face à des enjeux bien plus larges.
Un gouvernement sous pression
Cette annonce intervient dans un contexte où le gouvernement Lecornu II est confronté à des défis majeurs, notamment la crise des finances publiques et les tensions avec les syndicats. Une décision perçue comme une réponse rapide à des préoccupations sociétales, sans évaluation préalable, risquant d'alimenter les critiques sur la gestion du pouvoir.