Macron face au chaos du narcotrafic : une réunion d'urgence après l'assassinat de Mehdi Kessaci

Par Mathieu Robin 18/11/2025 à 09:11
Macron face au chaos du narcotrafic : une réunion d'urgence après l'assassinat de Mehdi Kessaci

Emmanuel Macron convoque une réunion d'urgence sur le narcotrafic après l'assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, révélant une crise sécuritaire majeure.

Une réunion sous haute tension à l'Élysée

Emmanuel Macron a convoqué mardi 18 novembre une réunion d'urgence à l'Élysée pour faire le point sur la lutte contre le narcotrafic, après l'assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille. Le Premier ministre Sébastien Lecornu, ainsi que plusieurs ministres clés, étaient présents pour cette discussion cruciale. Parmi eux, on comptait Gérald Darmanin (Justice), Laurent Nuñez (Intérieur), Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères) et Amélie de Montchalin (Comptes publics). Le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, a également été associé à ces échanges.

Le directeur général de la police nationale et celui de la police judiciaire étaient également présents, soulignant l'importance accordée à cette crise. Un point spécifique sera consacré à la situation à Marseille, a indiqué l'Élysée, confirmant ainsi les inquiétudes grandissantes face à l'essor du narcobanditisme dans cette ville.

Un assassinat qui fait trembler la République

Jeudi 13 novembre, Mehdi Kessaci, frère du militant écologiste Amine Kessaci, a été abattu à Marseille. Le procureur Nicolas Bessone n'a pas exclu la thèse d'un assassinat d'avertissement, une hypothèse qui alimente les craintes d'une escalade de la violence liée au trafic de drogue. Selon une source proche du dossier, le chef de l'État a personnellement appelé Amine Kessaci, dont un autre frère, Brahim, avait déjà été tué en 2020.

Les obsèques de Mehdi Kessaci se sont tenues mardi après-midi à Marseille, en l'absence de la presse, comme le souhaitait la famille. Une marche blanche est prévue pour le week-end prochain, tandis que la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Corinne Simon, a dû suivre la réunion en visioconférence pour superviser le dispositif de sécurité.

Un problème national qui dépasse Marseille

Dans la nuit de samedi à dimanche, un adolescent a été gravement blessé par balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble. Toujours dans le coma lundi, le jeune homme était connu des services de police pour son implication dans le trafic de stupéfiants. Ses agresseurs restent en fuite, illustrant une fois de plus l'impunité dont bénéficient les réseaux criminels.

La réunion de l'Élysée devait porter sur la mise en œuvre de la loi narcotrafic, promulguée en juin dernier. Cette loi prévoit notamment la création du Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), qui sera officiellement opérationnel le 1er janvier 2026. Ce nouveau parquet, inspiré des modèles antiterroriste et financier, sera compétent pour traiter les affaires les plus graves de crime organisé.

Une réponse politique sous pression

La magistrate Vanessa Perrée, proposée par Gérald Darmanin pour diriger le futur Pnaco, était également présente à la réunion. Le ministre de la Justice avait défendu cette loi au Parlement, qui inclut des mesures répressives renforcées, des outils supplémentaires pour les enquêteurs et la création de quartiers de haute sécurité dans les prisons pour isoler les narcotrafiquants les plus dangereux.

Le drame survenu à Marseille constitue un point de bascule effrayant qui doit faire prendre conscience du danger de cette mafia du narcobanditisme à l'ensemble de la société française.

Ces propos de Gérald Darmanin, tenus vendredi 14 novembre, reflètent l'urgence d'une réponse politique face à une crise qui menace la sécurité publique. Emmanuel Macron suit ce dossier de très près, comme en témoigne sa visite en mai dernier à l'état-major de lutte contre le crime organisé à Nanterre.

Un défi qui dépasse les frontières

Alors que la France fait face à cette crise interne, les réseaux criminels internationaux continuent de prospérer, alimentés par des flux financiers et logistiques en provenance de pays comme la Chine, la Russie ou la Turquie. La lutte contre le narcotrafic ne peut être efficace que si elle s'inscrit dans une coopération internationale renforcée, un enjeu que l'Union européenne et ses partenaires doivent désormais prioriser.

Dans ce contexte, la réunion de l'Élysée apparaît comme une étape nécessaire, mais insuffisante. Les promesses de renforcement des moyens et des lois devront se traduire par des résultats concrets sur le terrain, sous peine de voir la confiance des citoyens dans les institutions s'éroder davantage.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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