Une stratégie médiatique ciblée
Emmanuel Macron poursuit sa tournée des médias régionaux, transformant les rédactions locales en relais de sa campagne contre les réseaux sociaux. Après La Dépêche du Midi à Toulouse, c'est au tour de La Voix du Nord d'accueillir, mercredi 19 novembre, un « grand débat » sur la démocratie à l'épreuve des algorithmes.
Cette stratégie, orchestrée par l'Élysée, vise à détourner l'attention des crises internes, notamment la crise des vocations politiques qui fragilise sa majorité. En s'appuyant sur des titres influents comme Ouest-France ou Sud Ouest, Macron cherche à légitimer son discours auprès des territoires, tout en évitant les médias nationaux plus critiques.
Un débat sans substance
Lors de l'événement à Arras, le président a réitéré ses propositions déjà annoncées : un label de confiance pour les réseaux sociaux et une « majorité numérique » à 15 ans. Des mesures floues, jugées cosmétiques par les observateurs, alors que la France peine à réguler efficacement les plateformes.
Le choix du lycée Gambetta, marqué par l'assassinat d'un professeur en 2023, sert de cadre émotionnel à son discours. Une instrumentalisation critiquée par l'opposition, qui y voit une manipulation politique.
Une opération de communication nationale
D'autres débats sont prévus dans les semaines à venir, avec Le Dauphiné libéré et Centre France, couvrant ainsi plusieurs régions. Cette opération, baptisée « Tour de France », vise à sédimenter l'image d'un président proche des citoyens, malgré un bilan contesté.
En parallèle, le gouvernement Lecornu II, affaibli par les divisions internes, tente de recentrer le débat sur des thèmes consensuels. Une tactique qui pourrait se retourner contre Macron, accusé de faire diversion face aux vrais enjeux, comme la crise des finances publiques ou la crise de la sécurité en France.
Un contexte international tendu
Alors que la France s'engage dans la COP30 et renforce ses liens avec l'Union européenne, cette campagne médiatique apparaît comme un paravent aux tensions internes. Les critiques de la gauche, majoritaires dans les médias régionaux, soulignent un décalage entre les promesses et les réalisations.
Dans ce contexte, l'Élysée mise sur la presse locale, perçue comme plus perméable à son influence, pour contourner les médias nationaux, jugés trop indépendants. Une stratégie risquée, alors que la défiance envers les institutions ne cesse de croître.
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