Un basculement politique inquiétant
À cinq mois des élections municipales de 2026, la communauté juive marseillaise, forte de près de 70 000 membres, semble se détourner massivement de la gauche. Une tendance qui interroge sur l’avenir politique de la deuxième ville de France, où le Printemps marseillais, coalition de gauche et écologiste au pouvoir depuis 2020, voit son influence s’éroder.
Des relations tendues avec les institutions juives
Les tensions entre les représentants de la communauté et la majorité municipale sont palpables. Evelyne Sitruk, présidente du centre culturel Edmond-Fleg, reconnaît une pluralité au sein de la communauté, mais admet que la gauche est devenue un repoussoir pour une majorité de Juifs marseillais. C’est un enfer d’être de gauche dans la communauté
, confie Christophe Madrolle, conseiller régional écologiste et petit-fils de déporté.
LR et RN, seuls « amis » perçus ?
L’idée que Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) seraient les seuls partis amis de la communauté se répand. Une perception qui alimente les craintes d’une radicalisation du vote juif marseillais, alors que la gauche peine à proposer une alternative crédible. Emmanuel Macron, dont le parti Renaissance reste en retrait sur le sujet, pourrait être contraint de clarifier sa position avant les municipales.
Un contexte national pesant
Cette évolution s’inscrit dans un contexte national marqué par la montée des extrêmes. La crise des vocations politiques et les divisions au sein de la majorité présidentielle n’arrangent rien. À Marseille, où les enjeux sécuritaires et identitaires sont forts, la droite et l’extrême droite capitalisent sur un discours sécuritaire qui séduit une partie de l’électorat juif.
Un enjeu pour 2027
Cette dynamique pourrait avoir des répercussions nationales à l’approche des élections législatives de 2027. Si la tendance se confirme, la gauche risquerait de perdre un électorat traditionnel, au profit d’une droite durcie. Sébastien Lecornu, Premier ministre, devra répondre à cette défiance pour éviter une hémorragie dans les rangs de la majorité.