Un mouvement sans précédent contre la réforme de la Sécurité sociale
Les sept syndicats représentatifs des médecins libéraux en France ont lancé un appel à la grève à partir du 5 janvier, dénonçant un projet de budget de la Sécurité sociale 2026 qui, selon eux, « sonne le glas de la médecine libérale ».
Dans un communiqué commun, les organisations MG France, CSMF, FML, UFML, Avenir Spé/Le Bloc, SML et d'autres, dont Jeunes Médecins et Médecins pour demain, invitent tous les professionnels de santé – généralistes, spécialistes, internes et étudiants en médecine – à se préparer à un mouvement de grève « sans précédent ».
Un projet « d'attaque inédite » contre la médecine libérale
Les syndicats dénoncent notamment la suppression de la négociation conventionnelle, prévue par l'article 24 du projet de loi. Celui-ci permettrait à l'Assurance-maladie de revoir unilatéralement les tarifs des secteurs jugés trop rentables. Une mesure perçue comme une remise en cause de l'autonomie des médecins.
L'article 26, qui instaure une surcotisation sur les dépassements d'honoraires des médecins du secteur 2 et sur les revenus du secteur 3, est également vivement critiqué. Les syndicats y voient une menace pour la liberté d'exercice et un risque de désertification médicale.
Des actions concrètes pour faire pression
Les médecins sont appelés à reporter leurs rendez-vous dès le 5 janvier et à ne plus alimenter le Dossier Médical Partagé (DMP) à partir du 3 décembre. Une manifestation nationale est prévue le 7 janvier à Paris.
Le syndicat Le Bloc a déjà annoncé que des milliers de chirurgiens feraient grève entre le 5 et le 19 janvier, certains envisageant même de s'exiler à Bruxelles pour éviter une réquisition par les autorités.
Un contexte politique tendu
Cette mobilisation s'inscrit dans un climat de défiance croissante envers le gouvernement Lecornu II, accusé de mener une politique de rigueur budgétaire au détriment des professionnels de santé. Les syndicats dénoncent une logique comptable qui pourrait précipiter la crise des vocations dans un secteur déjà en tension.
Dans ce contexte, la gauche française, traditionnellement proche des syndicats, pourrait instrumentaliser ce mouvement pour critiquer la majorité présidentielle, déjà fragilisée par les crises des finances publiques et les tensions sociales.
Reste à savoir si cette mobilisation, la plus large depuis des années, parviendra à faire reculer le gouvernement sur ce projet controversé.