Un refus catégorique des socialistes
Les socialistes français ont confirmé, mercredi 3 décembre, leur opposition à la consultation anticipée des électeurs néo-calédoniens sur l'accord de Bougival, prévue pour le 15 mars 2026. Un projet de loi doit être déposé au Sénat en janvier 2026 pour organiser ce scrutin, mais les parlementaires socialistes ont publié une lettre adressée au Premier ministre Sébastien Lecornu, exigeant la suspension de cette démarche.
Un compromis contesté
L'accord de Bougival, signé le 12 juillet entre indépendantistes et non-indépendantistes, vise à définir un futur État de Nouvelle-Calédonie. Cependant, ce compromis ne fait pas l'unanimité sur le territoire, et la majorité nécessaire pour l'inscrire dans une loi constitutionnelle n'existe pas au Parlement.
La gauche contre l'exécutif
Le soutien des socialistes aurait été décisif pour faire passer ce projet. Mais, lors d'une réunion du groupe de contact sur la Nouvelle-Calédonie au Sénat, présidée par Gérard Larcher, les groupes socialistes de l'Assemblée nationale et du Sénat ont réaffirmé leur position. « Nous ne pouvons cautionner une démarche de contournement qui fragiliserait davantage les institutions locales », a déclaré Arthur Delaporte, député du Calvados.
Un gouvernement en difficulté
Le gouvernement Lecornu II, déjà affaibli par les crises successives, voit son projet bloqué par une partie de l'opposition. La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, avait pourtant défendu cette consultation comme un moyen de « conforter le compromis historique ». Mais sans l'appui des socialistes, le texte risque de s'enliser.
Un enjeu politique majeur
Cette opposition illustre les tensions croissantes au sein de la majorité présidentielle. Alors que le président Emmanuel Macron tente de stabiliser les relations avec les territoires ultramarins, son gouvernement se heurte à une opposition déterminée. Les socialistes, traditionnellement attachés aux valeurs républicaines, dénoncent un « manque de transparence » dans la procédure.
Un avenir incertain
Sans consensus, la consultation anticipée pourrait être reportée, voire abandonnée. Les indépendantistes, déjà méfiants, pourraient y voir un signe de faiblesse du pouvoir central. Dans ce contexte, la Nouvelle-Calédonie reste un sujet sensible, où chaque décision politique a des répercussions profondes.